Les autorités ukrainiennes en place cherchent à bâtir un Etat ethnique homogène. Avec l’application de cette politique, les minorités, qui représentent plus de 50 % de la population du pays subissent des persécutions. Les discriminations frappent les Russes plus que les autres communautés ethniques.
Les organes de maintien de l’ordre et judiciaires ukrainiens, tout comme la communauté internationale ne s’y opposent pratiquement pas.
Ces derniers temps, de plus en plus de Russes quittent l’Ukraine pour rejoindre leur patrie historique. Ils avouent craindre les exactions auxquelles se livrent de nombreux ultranationalistes et néonazis dans différentes parties du pays. Les pouvoirs actuels à Kiev ont décidé de faire de l’Ukraine un Etat ethniquement homogène. Or cela ne peut pas se dérouler sans accrocs, estime le politologue ukrainien Rostislav Ichtchenko.
« Les autorités ukrainiennes essaient en fait d’ukrainiser de force toutes les minorités. Naturellement, cela ne peut se dérouler pacifiquement, parce que les minorités représentent plus de 50 % de la population de l’Ukraine. Lorsque la majorité du peuple ne vous soutient pas, vous ne pouvez promouvoir votre politique que par des méthodes terroristes. Soit vous devez changer de politique. »
D’après les données de l’Institut Gallup, 83 % de la population de l’Ukraine sont des russophones. Et ce sont eux qui sont le plus persécutés dans le pays. Les cas, sur lesquels les organes de maintien de l’ordre ferment les yeux, sont horribles par leur atrocité.
Moscou a exhorté maintes fois l’ONU, l’OSCE et le Conseil de l’Europe à se pencher sur les atteintes portées aux intérêts des Russes.
L’OSCE invite la Verkhovna Rada à adopter une nouvelle loi sur les droits des minorités en Ukraine. Il est vrai que rien n’a changé pour le moment et il est peu probable que quelque chose évolue, estime Alexandre Gouchtchine, chef adjoint de la chaire des ex-républiques soviétiques voisines de l’Université humanitaire de Russie.
« En somme, des tendances négatives prédominent. Les différents postes sont occupés par des personnages qui apriori ne peuvent arranger la population russe. Le conseil municipal de Lvov a pris la décision de hisser le 9 mai des drapeaux noirs. Le russe n’a pas le statut officiel de deuxième langue, et il ne reste pratiquement plus d’écoles russes même à Kiev, sans parler d’autres provinces. Depuis l’arrivée des nouvelles autorités la population russe est anxieuse, pressentant une probable radicalisation et une détérioration de ses positions. »
Dans son récent rapport la Commission européenne pour le racisme et l’intolérance a fait part de sa préoccupation par une discrimination des minorités en Ukraine. Il est vrai, qu’après cette déclaration rien n’a changé. L’Occident veut-il ou non stopper les nationalistes portant atteinte aux droits des Russes, des Polonais, des Juifs, des Hongrois, des Tchèques et des Allemands ethniques ? On l’ignore toujours.