Les actes de Kiev dans l’Est du pays ont débouché sur une opération spéciale d’envergure. Les autorités ont employé contre les manifestants leurs services spéciaux, la dénommée « garde nationale » et des formations armées illégales. Malgré les accords de Genève, au lieu de désarmer les formations radicales, Kiev essaie de les légaliser. D’après les données fournies par le ministère russe de la Défense, des milliers de commandos armés du Pravy Sektor (Secteur droit) et d’autres groupes radicaux, 160 chars, plus de 230 véhicules blindés, ainsi qu’au moins 150 armes et mortiers sont déployés contre les civils.
Selon le président de Russie Vladimir Poutine, l’emploi de l’armée contre les civils constitue un très grave crime contre le peuple.
« Il convient de rappeler que même Ianoukovitch légitime, commandant en chef suprême, n’a pas employé l’armée à Kiev. Les autorités actuelles y procèdent, c’est une junte. Ils n’ont pas de mandat, dans le meilleur des cas que des éléments de légitimité dans le cadre du Parlement. L’opération punitive aura des conséquences, en particulier pour les relations interétatiques. »
L’opération a déjà fait des victimes parmi les partisans de la fédéralisation à Slaviansk, dans la banlieue de Donetsk. Ceux-ci ont exhorté à la mobilisation générale. Les combattants des détachements d’autodéfense ont réussi à repousser la première attaque. Les blindés et la dénommée garde nationale ont reculé mais les mutins se préparent toujours à un nouvel assaut, a dit le candidat à la présidence ukrainienne Oleg Tsarev.
« L’effusion de sang succède chez nous à chaque visite des politiciens américains. Il y a des victimes, on ne saurait préciser combien. Il faut assumer sa responsabilité : il s’agit de l’emploi de l’armée contre une ville civile. La ville se prépare à une guerre, ils disent qu’ils la transformeront en Stalingrad. Or, il y en a beaucoup, de civils, comment est-ce possible d’employer l’armée !? »
Washington profite de la situation dans le pays, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, après avoir souligné que la crise en Ukraine avait été provoquée par l’Occident. Les Etats-Unis ont essayé d’y inspirer une « révolution de couleur ».
« Les problèmes clés en suspens en Europe, des déclarations persistantes selon lesquelles de plus en plus de pays, y compris les républiques de l’ex-URSS, seront membres de l’OTAN, tout cela s’est répercuté ces derniers mois sur la situation en Ukraine. Il y a eu une tentative d’engager une révolution de couleur, une opération en vue de remplacer le régime. »
Dans le même temps, selon M. Lavrov, les appels réalistes à rompre enfin la chaîne des actes absurdes en ce qui concerne la crise ukrainienne deviennent de plus en plus fréquents au sein de l’UE. Au fur et à mesure que l’administration kiévienne se montre toujours plus impuissante, la voix des pays européens contredisant la politique de Washington se fait plus forte. N