Budapest distribue des passports aux habitants de la Transcarpatie bien que la double nationalité soit interdite en Ukraine. Le ministre hongrois des AE Janos Martonyi a également déclaré la veille qu’il soutenait à fond les compatriotes et leurs intérêts.
Les Hongrois et les Ruthènes de Transcarpatie revendiquent l’autonomie nationale. Las des agissements des autorités de Kiev, ils ont décidé d’en prendre autant que possible leurs distances. Si les Hongrois ethniques ont le statut de minorité en Ukraine, le même statut est refusé aux Ruhènes, dit Denis Kirioukhine, expert du centre kiуvien d’études politiques et de conflictologie:
«Le problème des Ruthènes revient sans cesse sur le tapis. Ils constituent l’unique minorité nationale que Kiev a toujours refusé de reconnaître. D’autre part, les rapports entre les Ruthènes et les Ukraniens ont toujouts été tendus et le sont toujours. »
Les partisans de l’autonomie hongro-ruthène déclarent qu’il faut faire une nette séparation entre les Hongrois, les Ruthènes et les Ukrainiens. Non contents de cela, les Hongrois réclament encore la création d’une « souscription » hongroise aux élections législatives. C’est en fait la possibilité pour le candidat régional d’origine hongroise de participer aux lections législatives. Budapest est solidaire avec ses compatriotes en leur accordant la nationalité hongroise.
En fait, depuis la proclamation de l’indendance, Kiev n’a inventé rien de mieux que « bâtir la nation politique ukrainienne » sans tenir compte de la mozaïque ethnique de la population. Tout le monde se voyait accorder la nationalitté officielle ukrainienne. Ce projet conduisait en réalité au laminage progressif de la diversité ethnique. Comment s’étonner dès lors que les Transcarpatiens se soient sentis discriminés, estime la politologue ukrainienne Rostislava Itchenko:
« Les autorités ukrainiennes actuelles tentent de bâtir un État mono-ethnique qui serait en réalité nazi. Toute minorité nationale est considérée comme une menace pour cette mono-ethnicité. Elles appliquent une politique d’ukrainisation forcée de toutes les minorités nationales et cette politique s’appuie forcément sur la violence. »
Tant le pouvoir « orange » que les autoritées kiéviennes actuelles ont saisi toutes les occasion pour critiquer le pacte Molotov-Ribbentrop en oubliant que c’est grâce à ce pacte que Kiev a pu annexer la Galicie, la Volynie Occidentale, la Bucovine et la Transcarpatie. Cette bombe a retardement a fait que désormais Budapest se tient prêt à revoir le tracé de ses frontières avec l’Ukraine.
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