Sergueï Lavrov a donné son interview en anglais, qui est en fait un message direct à l’opinion de l’UE et des Etats-Unis contournant l’administration américaine et les gouvernements européens.
Encore aucune interview de M. Lavrov sur les événements en Ukraine n’avait une tonalité aussi dure et résolue. Le chef de la diplomatie russe, l’un des plus expérimentés et habiles au monde, à pratiquement tracé une ligne que Kremlin ne laissera pas franchir impunément à la junte néonazie à Kiev et à ses patrons à Washington.
Voici ce qu’a dit M. Lavrov.
Si nous sommes attaqués nous y répondrons, bien sûr. Si nos intérêts, nos intérêts légitimes, les intérêts des Russes étaient attaqués directement, comme par exemple ils l'avaient été en Ossétie du Sud, je ne vois pas d'autre manière que de répondre, dans le respect du droit international.
Sergueï Lavrov n’a pas caché que Moscou avait perdu patience lorsqu’il est devenu définitivement évident que Washington dirigeait directement le « protectorat de Kiev » et la junte à Kiev. « Au cours de la visite du vice-président Joseph Biden en Ukraine les 21-22 avril les autorités à Kiev ont annoncé la reprise de l’opération anti-terroriste, - a constaté M. Lavrov. - Il est significatif que la décision du lancement de cette opération avait été prise à Kiev juste après le voyage du directeur de la CIA John Brennan ». « Je n'ai donc aucune raison de ne pas croire que les Américains dirigent ce spectacle de la manière la plus directe », a ajouté le ministre russe.
Sergueï Lavrov a rejeté comme fausses les accusations sur une prétendue implication de la Russie dans les troubles dans l’est de l’Ukraine et sur la préparation par Moscou d’une agression contre Kiev.
Les troupes russes se trouvent en territoire russe. La Russie a satisfait la demande d’effectuer des inspections dans le cadre du document de Vienne de 2011 et du Traité « Ciel ouvert ». Ni les Américains, ni les Ukrainiens, ni les Européens n’ont trouvé aucune preuve de la participation de la Russie à une activité militaire menaçant l’Ukraine.
Il serait bien si en plus de leurs intérêts géopolitiques les Etats-Unis apprennent à se soucier des droits de simples gens.