Dans le but de la préservation et du développement de la langue russe et du soutien des auteurs écrivant en russe, le concours « Le Prix russe » a été créé en Russie il y une dizaine d’années. C’est un concours international de littérature russe qui est appelé à mettre en lumière les talents dispersés dans le monde.
La remise des prix de la neuvième édition du concours vient d’avoir lieu à Moscou. Le prix est décerné dans trois catégories Fiction, Microfiction et Poésie. Cette année dans la catégorie Fictionla victoire a été remportée par Sacha Philippenko de la Biélorussie pour le roman « Ancien fils ». Le prix pour le recueil de récits « Timour et son été » a été remis à Ilya Odegov du Kazakhstan. Et dans la catégorie Poésiela palme a été remportée par l’habitant de Sébastopol Andrey Poliakov. Le prix spécial du jury a été attribué àGeorges Nivat, historien et slavisant franco-suisse !
Le concours international de la littérature « Le Prix russe » devient de plus en plus populaire parmi les écrivains de langue russe dans le monde entier, raconte l’auteur et directeur du concours Tatiana Voskovskaya qui nous a accordé une interview à la veille de la cérémonie de remise des prix. Écoutons-là!
T.V.: « Le Prix russe a été institué en 2005 et est destiné à récompenser les écrivains étrangers de langue russe. A ce concours participaient d’abord les écrivains des pays de la Transcaucasie et d’Asie Centrale mais, comme il est devenu très populaire auprès de la population russophone de ces régions, nous avons décidé de l’élargir à l’ensemble de l’espace postsoviétique dont les pays baltes. Ce concours s’est étendu depuis au monde entier si bien que tout écrivain de langue russe vivant à l’étranger peut y prendre part. Nous n’avons aucune limitation en ce qui concerne l’âge, la nationalité et la profession de l’auteur. La 9e édition du concours est tombée cette année.
Le professeur Georges Nivat de Suisse s’est vu attribuer le prix spécial du jury pour sa contribution à la préservation des traditions culturelles russes à l’étranger. Son histoire est passionnante. Adolescent, G. Nivat s’est lié d’amitié avec son voisin, descendant des immigrés russes blancs. Grâce à l’amitié avec cet homme extraordinaire, G. Nivat est devenu un des plus grands slavisants de notre temps. Il a traduit en français des œuvres d’Alexandre Soljenitsyne et d’André Bély, écrit un livre consacré à l’œuvre de Soljenitsyne et formé toute une génération de brillants traducteurs du russe en français. Les plus grandes maisons d’édition françaises consultent obligatoirement G. Nivat au sujet des livres qu’elles souhaitent faire traduire du russe en français.
Pour de nombreux Russes ethniques résidant à l’étranger, c’est la langue russe qui constitue leur identité culturelle et c’est à travers elle qu’ils sont en lien avec les grandes traditions de la culture russe. Le jury se compose de représentants de différents pays, pour ne citer que l’Ukraine, l’Estonie et l’Ouzbékistan... Il est dirigé par l’historien de littérature S. Tchouprinine, rédacteur en chef de la revue « Znamia ». Les membres du jury prennent les décisions en se guidant sur leurs goûts littéraires et surtout sur la qualité des œuvres soumises à leur jugement. »