La situation en Ukraine a focalisé l’attention des participants à la séance de questions-réponses. Deux heures ont été presque entièrement consacrées à la crise ukrainienne. Le chef de l’Etat russe a dit avoir apprécié, en particulier, les actes du président d’Ukraine Victor Ianoukovitch, a raconté dans quel contexte avait été adoptée la décision sur l’adhésion de la Crimée, a signalé l’importance des pourparlers à Genève sur le règlement du problème ukrainien avec la participation des chefs des diplomaties russe, américaine, européenne et ukrainienne. Selon Vladimir Poutine, l’emploi des chars et de l’aviation contre les civils dans le Sud-Est de l’Ukraine constitue un nouveau crime des autorités ukrainiennes. Le président a souligné qu’il n’y avait pas d’unités russes en Ukraine et s’est montré convaincu qu’il était possible de se comprendre dans le cadre des relations interétatiques russo-ukrainiennes.
Selon les experts, à en juger d’après les déclarations du président Vladimir Poutine concernant l’Ukraine, l’espace pour le dialogue entre les deux pays subsiste. Ce sont des déclarations positives, dit le vice-doyen de la faculté d’économie mondiale de l’Ecole supérieure d’économie Andrei Souzdaltsev.
« Pendant le référendum, dans le contexte d’une rhétorique dure, la situation était en fait très compliquée, nous étions contraints de prouver la nécessité et l’aspiration du peuple criméen à faire partie de la Fédération de Russie. Aujourd’hui les passions s’apaisent et le président dit en toute sincérité qu’il nous est nécessaire d’entretenir les contacts avec l’Ukraine même si son gouvernement est illégitime. »
Les experts mettent l’accent sur la prédominance de l’agenda international. Les Russes s’intéressent vivement aux sanctions internationales, aux relations avec l’Europe et les Etats-Unis, à l’éventualité d’un nouveau « rideau de fer ». La Russie conteste son isolement sur l’échiquier international mais n’entend pas non plus insister sur sa présence dans certaines structures internationales, a souligné Vladimir Poutine. Le président a critiqué le système des blocs qui s’est épuisé.
Dans le même temps, la Russie ne saurait rester indifférente à certains actes des partenaires occidentaux, notamment à l’élargissement de l’OTAN, estime le directeur du Centre euroasiatique de communication Alexei Pilko.
« La logique de l’élargissement de l’OTAN est absolument incompréhensible, ce processus est insensé et met en cause les intérêts nationaux de la Russie. Nous ne savons pas comment l’Alliance se comportera en perspective. Les relations n’étaient pas fondées ces 15-20 dernières années sur la confrontation. Or, nous ne saurons garantir que l’OTAN ne passe pas à une perspective, à moyen terme, de politique de confrontation à l’égard de la Russie. Il ne faut pas oublier que la frontière d’un Etat membre de l’OTAN passe à quelques dizaines de kilomètres de Saint-Pétersbourg. »
La Russie ne veut pas abimer ses rapports avec l’Europe et espère que ses partenaires européens adopteront la même attitude, a souligné Vladimir Poutine. Ce dernier s’est dit convaincu qu’il existait de bonnes perspectives s’agissant du développement des relations entre la Russie et les Etats-Unis. Les experts espèrent que ces déclarations du leader russe seront entendues. N