La situation en Ukraine était à l’ordre du jour de la rencontre
parlementaire qui a réuni le vice-président du Comité des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération de Russie, Vladimir Djabarov, et Yves Leconte, vice-président du Groupe d’Amitié France - Russie au Sénat, qui a eu lieu à Moscou.
Cette rencontre s’est tenue à un moment extrêmement difficile, au lendemain de la décision du Conseil de l'Europe (APCE) de déchoir la Russie de son droit de vote jusqu’à la fin de l’année. Néanmoins Vladimir Djabarov a souligné l’importance du dialogue entre les parlements des deux pays.
Vladimir Djabarov. « Il est très utile en ce moment de mieux s’écouter et d’éviter les tensions. Nous savons que depuis l’automne dernier tous les regards des Européens sont portés vers l’Ukraine et nous savons que nos pays respectifs ont des approches différentes par rapport à la situation en Ukraine et en Crimée, mais à mon avis ce n’est pas une raison de cesser le dialogue entre nous. »
Le parlementaire russe a également évoqué l’introduction des sanctions économiques contre la Russie.
Vladimir Djabarov. « Je suis convaincu que les Etats-Unis sont à l’origine des sanctions. A mon avis, ces sanctions ne pourront pas avoir de résultat positif. Le monde est multipolaire aujourd’hui et si l’UE refuse de travailler avec la Russie, cela nous incite à coopérer avec l’Asie, la Chine en particulier. Quel que soit l’évolution de la situation, je crois que tout le monde en sortira perdant. Les sanctions ne sont rentables pour aucune des parties. »
De son côté, Jean-Yves Leconte a indiqué que la situation en Ukraine était particulièrement inquiétante pour la stabilité européenne. Le sénateur, représentant des Français établis hors de France, a convenu avec son collègue que les sanctions contre la Russie pourraient nuire aux pays occidentaux eux-mêmes.
Jean-Yves Leconte. « Je dis souvent que la France et la Russie ont les mêmes intérêts complémentaires, mais on n’a pas les mêmes réflexes. Et je pense que compte tenu de la gravité de la situation, il faut essayer d’éviter la rhétorique entre les Européens et trouver la solution de la situation en Ukraine qui dépend exclusivement des Ukrainiens eux-mêmes. En ce qui concerne les sanctions, j’ai été en Iran l’année dernière et j’ai vu les effets des sanctions. L’économie française a beaucoup perdu de ces sanctions alors que les Américains ont été plus malins. La France a été très affaiblie. Ces sanctions sont aussi le témoignage d’une certaine désespérance et d’une incompréhension entre nous. On ne voit pas trop comment s’en sortir. »T