La fête actuelle symbolise l'entrée de Jésus à Jérusalem. Lors d’offices et de liturgies, les croyants se rappellent encore une fois les événements évangéliques qui se sont passés il y a plus de deux millénaires. Ce jour est pour tous les croyants à la fois triste, également une fête de joie, explique le professeur de l'Université Orthodoxe Saint-Tikhon de Moscou, le prêtre Vadim Leonov.
« Quelques jours avant ses supplices, Jésus-Christ est entré dans Jérusalem non seulement en compagnie de ses disciples, qui étaient à ce moment-là bien nombreux, mais il fut aussi accueilli par les acclamations joyeuses du peuple. Il y est entré comme un roi. Le fait est que les Juifs d’alors, comme ceux de nos jours, attendaient le Messie, le Sauveur, comme les prophètes l’avaient prédit. Et beaucoup de gens ont cru alors que Jésus de Nazareth était en effet le Messie. Cependant, ils étaient assurés que le Messie les délivrerait, avant tout, du pouvoir politique de Rome. Mais Jésus lui-même comprenait que ces gens le rejetteraient bientôt. C'est pourquoi, dans cette fête se combinent la joie et la tristesse. »
On sait que les habitants de Jérusalem ont accueilli le Sauveur avec des palmes dans les mains. Le nom occidental de la fête est le Dimanche des rameaux. Traditionnellement, ce jour-là, les catholiques et les protestants décorent les branches du palmier, de l'olivier ou du buis de sucreries, de fruits et de rubans et les offrent en cadeau aux enfants. Cependant, puisque les palmiers et d'autres plantes exotiques sont rares en Russie, les Russes ont donné à la fête un autre nom : le Dimanche de Saule. Ce jour-là, les croyants apportent dans les églises des branches de saule, un buisson qui fleurit parmi les premiers dans les latitudes nord.
Depuis la nuit des temps, en Russie, il existait un autre rite. Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, dans plusieurs villes et villages, ce jour-là, il y avait des processions solennelles. Elles étaient présidées par des évêques et des serviteurs du culte assis sur des ânes ou des chevaux, à la façon du Christ qui est entré à Jérusalem sur un dos d'âne. De plus, les animaux devaient absolument être conduits par la bride par les gouverneurs de la ville. À Moscou, par exemple, le roi lui-même menait l'âne sur lequel était assis le premier hiérarque de l'église russe. Cette année, il a été décidé à Saint-Pétersbourg de reprendre l’ancienne tradition. Mais au lieu des évêques et des hommes d'État, l'âne transportera un chariot avec des fleurs et un saule décoré, que les croyants suivront.
Pour le Dimanche des Rameaux, les chrétiens observant le carême de 40 jours ont le droit de manger du poisson et de boire du vin. En effet, dès lundi, commence la Semaine Sainte, la dernière semaine avant Pâques. Pendant ces sept journées, ils observent un carême très strict et font des prières en attendant la fête de la Résurrection du Christ. N