Deux journalistes de l'agence RIA Novosti chargés de couvrir les manifestations dans le sud-est de l'Ukraine se sont vus mardi interdire l'entrée dans ce pays.
Le correspondant Andreï Malychkine et le photographe Alexeï Koudenko devaient se rendre respectivement à Lougansk et à Donetsk.
Les gardes-frontières ukrainiens ont déclaré qu'ils ne pouvaient pas "vérifier les motifs de séjour en Ukraine" de M.Malychkine muni d'une carte de presse, d'une lettre de mission et d'autres éléments nécessaires. Ils ont en outre compté l'argent que le journaliste avait sur lui, indiquant qu'il n'en avait pas assez pour entrer en Ukraine.
Le photographe Alexeï Koudenko a été interdit d'entrée sous prétexte qu'il n'avait pas "assez de fonds pour son séjour en Ukraine", alors que la somme dont il disposait était largement supérieure au minimum requis de 810 hryvnias (70 dollars) par jour. Le photographe n'a reçu aucun document officiel expliquant les raisons d'interdiction de territoire. M.Koudenko et plusieurs autres personnes dont deux journalistes russes ont été obligés de rentrer à Moscou. Dans le même temps, les journalistes européens qui sont arrivés par le même vol, sont entrés en Ukraine sans aucun problème.
Un autre correspondant de RIA Novosti a été interdit d'assister mardi à une conférence de presse au siège de l'administration régionale de Kharkov. Un responsable de l'administration a expliqué ce refus par le fait que le correspondant représentait un média russe.
Le 29 janvier dernier, les journalistes russes se sont vu interdire l'accès à un point presse donné par la Haute Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères Catherine Ashton, en visite à Kiev. Ils n'ont pas pu assister à la conférence de presse bien qu'ils aient envoyé d'avance des demandes officielles aux représentants de l'UE. Selon le porte-parole de la délégation de l'UE à Kiev David Stulik, le point presse était réservé aux personnes invitées par les organisateurs. Les journalistes occidentaux et ukrainiens invités à ce point presse ont avoué à l'époque avoir reçu des instructions de tenir secret le lieu d'organisation de la conférence.
Les régions du sud et de l'est de l'Ukraine connaissent ces dernières semaines une mobilisation de militants prorusses qui réclament la tenue de référendums sur le statut de leurs régions à l'instar de celui organisé en Crimée. Les protestataires des régions de Donetsk, de Kharkov et de Lougansk ne reconnaissent pas les nouveaux gouverneurs de leurs régions nommés par Kiev suite au renversement du président Viktor Ianoukovitch le 22 février et réclament une fédéralisation de l'Ukraine.