A son tour, la Chambre des représentants du Congrès américain a adopté un train de lois prévoyant des sanctions contre la Russie pour le rattachement de la Crimée et l’octroi d’une aide financière à l’Ukraine.
Les observateurs de la mission de l’OSCE sont chargés de préparer des rapports circonstanciés sur l’évolution des événements et la situation dans les régions ukrainiennes. Rappelons que les actions de protestation dont les participants exigent la tenue d’un référendum sur la fédéralisation du pays, se poursuivent toujours dans l’est de l’Ukraine. C’est ainsi que les habitants de Kharkov voudraient créer une république fédérée du Sud-Est mais le ministre ukrainien par intérim des AE Andreï Deschitsa a déclaré à Bruxelles à l’issue de la réunion de la Commission OTAN-Ukraine, que Kiev était opposé à la fédéralisation du pays mais entendait en revanche accorder plus de prérogatives aux pouvoirs locaux. Pourtant, comme l’a fait remarquer Sergueï Mikheev, directeur général du Centre de conjoncture politique, on ne devrait pas accorder de crédit à ce type de déclarations des autorités ukrainiennes :
« Faire confiance à Kiev n’a aucun sens, surtout après la publication des entretiens privés et des déclarations des politiques ukrainiens qui menacent de pendre tout le monde. Ces hommes ne sont pas dignes de confiance, c’est pourquoi la demande de tenue d’un référendum et de fédéralisation est légitime et il faut y donner suite. »
Le Congrès américain a approuvé l’octroi à l’Ukraine de garanties de crédit à hauteur d’un milliard de dollars. Cela signifie que n’importe quelle banque peut prêter à l’Ukraine cette somme dont le remboursement est garanti par le gouvernement des États-Unis. Pourtant, comme l’a dit à la Voix de la Russie Fedor Loukianov qui dirige le Conseil russe pour la politique extérieure et de défense, cette aide n’est rien de plus qu’un geste symbolique :
« Tous les pays occidentaux disent qu’ils doivent aider et aideront l’Ukraine à hauteur de 11, 15 ou même 18 milliards, mais à y regarder de plus près, il n’y a presque pas d’argent réel si ce n’est 1 milliard ou 1 milliard et demi débloqué de fort mauvais gré par les États-Unis et l’UE. Tout le reste relève des promesses abstraites de garanties, de crédits ou de subsides faites par la BERD ou le FMI qui, d’ailleurs, ne disposent pas de fonds nécessaires. De plus, les crédits octroyés par le FMI sont assortis de conditions sévères. Et l’Ukraine n’a toujours pas reçu d’aide réelle. »
Les experts soulignent en outre que les parlementaires américains n’ont pas garanti qu’ils n’exigeraient pas de Kiev le remboursement de tel ou tel emprunt ukrainien si Washington devait le payer de sa poche. Personne ne dit que les garanties de crédit sont un cadeau ou un investissement dans l’Ukraine. Par conséquent, ils risquent d’alourdir encore davantage la dette que devra rembourser la génération actuelle ou suivante d’Ukrainiens. T