Victor Ianoukovitch, président ukrainien destitué le 22 février par la Rada suprême, a confirmé mardi avoir demandé au président russe Vladimir Poutine d'envoyer des troupes russes en Ukraine après le changement de pouvoir à Kiev.
"Je l'ai effectivement dit. J'ai adressé cette demande (au président russe Poutine-ndlr.) parce qu'il ne fallait pas permettre aux bandits, aux nationalistes ayant des racines nazies d'arriver au pouvoir. Il fallait y réagir beaucoup plus tôt, alors que nous menions des négociations à Kiev", a déclaré M.Ianoukovitch dans une interview aux chaînes de télévision APTN et NTV.
M.Ianoukovitch a ajouté qu'il n'aurait pas admis la sécession de la Crimée et en a rejeté la responsabilité sur les nouveaux dirigeants ukrainiens. "C'est leur position radicale à l'égard de la langue russe et des territoires peuplés par les russophones, leurs tentatives de diktat qui ont provoqué des protestations. Ces protestations ont entraîné la tenue d'un référendum", a estimé M.Ianoukovitch.
Il a annoncé son intention d'œuvrer pour le retour de la république de Crimée qui avait adhéré à la Fédération de Russie à la mi-mars. "Nous devons trouver une possibilité de récupérer la Crimée à tout prix. Il faut que la Crimée soit indépendante au maximum, mais fasse partie de l'Ukraine", a-t-il noté.
Un changement de pouvoir ayant toutes les caractéristiques d'un coup d'Etat s'est produit en Ukraine le 22 février dernier. La Rada suprême (parlement) a destitué le président Viktor Ianoukovitch, réformé la constitution et fixé l'élection présidentielle au 25 mai. Moscou conteste la légitimité des nouvelles autorités du pays.
La république autonome de Crimée a refusé de reconnaître les nouvelles autorités ukrainiennes. Elle a proclamé son indépendance vis-à-vis de l'Ukraine et sa réunification avec la Russie au terme d'un référendum tenu le 16 mars, lors duquel 96,7% des habitants de la péninsule ont appuyé cette décision. La Russie et la Crimée ont signé le 18 mars dernier le traité sur le rattachement de la république de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie.
