Les Verts se battent en convulsion, le Front de gauche prépare des mouvements de contestation plutôt musclés dans leur genre, la partie la plus gauchisante de la gauche socialiste enfile le deuil : comment François Hollande, certes centriste, notamment à ses débuts, a-t-il pu choisir quelqu’un qui serait plus à sa place au sein de l’UMP ? Au-delà du folklorisme de la personnalité de Valls – un Catalan devenu Français sans vraiment être devenu Français dans les faits, un militant charismatique ayant intégré le PS sans être devenu socialiste dans les faits – le mystère est moins grand qu’on ne pourrait le croire.
Le choix de François Hollande pourrait s’expliquer par deux facteurs :
- Quoiqu’ambiguë, la personnalité de M. Valls est néanmoins beaucoup plus magnétique que celle de Jean-Marc Ayrault, un ministre terne qui reflétait l’indigence intellectuelle d’une grande partie de l’équipe PS. Ferme, souvent totalitaire dans ses méthodes, parfait orateur capable d’argumenter ses positionnements avec un bon sens indéniable, Valls devrait pouvoir redorer le blason du socialisme hollandais. Il s’agit au surplus d’un fils d’immigrés qui s’est évertué à gravir les échelons du pouvoir à une vitesse vertigineuse, un détail plus que symbolique s’inscrivant bien dans le catéchisme du PS. Il serait donc question de redresser un parti très affaibli en le dotant d’un Premier ministre polyvalent, c’est-à-dire compatible, selon les circonstances, aussi bien avec l’UMP qu’avec son rival.
- Il existe une autre version de cette nomination, beaucoup plus originale et discutable. Elle appartient au journaliste David Desgouilles, responsable du blog politique Antidote sur Causeur.fr, qui a livré une analyse fort intéressante de la véritable raison de la nomination de Valls. « Monsieur Contretemps » qui n’est autre que M. Hollande, inquiet du potentiel de son ancien ministre de l’Intérieur et notamment de son profil girouette, s’est dit qu’il fallait le compromettre d’ici 2017. D’un côté, le temps presse. D’un autre, la côte de popularité de M. Valls étant nettement supérieure à celle de M. Hollande et de M. Ayrault tout deux réunis, il serait aussi stupide de lui laisser son poste actuel que de l’évincer. Raisonnons maintenant par analogie : si Sarkozy avait été nommé Premier ministre en 2005 à la place de Dominique de Villepin, il « serait sorti rincé par ses deux années à Matignon » et n’aurait donc presque aucune chance de remporter les présidentielles. Revenons à présent en 2014. Dans l’état actuel des choses, le PS est irrécupérable. On ne remanie pas une équipe sans changer de vecteur. Vers 2017, la situation économique ne fera qu’empirer. Sur qui en retombera la responsabilité ? Sur M. Valls. Il sera donc exclu qu’il passe dans le camp UMP ou qu’il se présente à la présidentielle de 2017 en rapprochant la droite de la gauche socialiste.
Ces deux versions réunis, on s’aperçoit qu’elles dissimulent toutes deux de faux calculs de la part de François Hollande. S’il s’agit de redorer le blason du PS, il serait étonnant que M. Valls y parvienne en tant que Premier ministre sachant qu’il a déjà échoué en sa qualité de ministre de l’Intérieur. Certes, sa côte de popularité est honorable pour un élu PS mais elle connaît un déclin progressif vu que l’insécurité reste un enjeu de première importance et que les méthodes de « Manuel Gaz » ne sont pas appréciées de tous les Français. Si maintenant il s’agit à terme de l’évincer en lui faisant un cadeau empoisonné, le calcul est tout aussi faux puisque le PS n’a aucun leader susceptible de se présenter en 2017 qui satisfasse aussi bien l’aile centriste que l’aile gauche du PS. On se demande donc si le remue-ménage du remaniement a véritablement un sens.
Ces questions posées, je me suis adressée aux lumières de M. Charles Adrien, journaliste et fin connaisseur des méandres politiques français.
La Voix de la Russie. Selon le juste constat d’Eric Ciotti, député UMP, le PS veut changer de pilote sans changer de trajectoire. Selon Nicolas Dupont-Aignan, M. Valls est un ministre qui a déjà démontré son incompétence pour assurer la sécurité des Français. Il s’agirait pour lui d’un Premier ministre programmé pour l’échec. Un constat analogue a été formulé par Christine Boutin et je ne fais que citer quelques noms. Quelle est votre vision de la personnalité de M. Valls ? Etait-il judicieux de limoger Ayrault en le remplaçant par quelqu’un qui a échoué en tant que ministre de l’Intérieur ?
Charles Adrien. « Ce que vous avez dit dès le début est vrai. Il n’y a aucun changement dans la ligne à partir du moment où l’on sait qui sont ces gens. Ayrault a montré son incompétence mais est-ce qu’il pouvait faire autrement ? Le gouvernement français n’appartient plus à la France. « Manuel Gaz » en est un témoignage. Il fait partie du groupe Bilderberg et est surtout un agent d’Israël. Il régurgite donc ce qu’on lui dit de régurgiter. Il était jusqu’ici ministre de l’Intérieur et est connu depuis sous le nom de « ministre de la répression ». Ceci dit, il ne s’agit pas d’une répression contre tout le monde mais bien d’une répression contre les chrétiens qui ont manifesté pacifiquement pour défendre leurs idées … après, la question n’est pas de savoir si elles sont justes ou pas, ce n’est pas mon problème. Malgré le pacifisme de ces manifs, Valls a été impitoyable, ce qui en parallèle lui a valu un autre surnom, celui de « Manuel Gaz » parce qu’il gazait aussi bien les enfants que les vieillards. En même temps, il s’est montré (entre guillemets) incompétent par rapport aux forces envahissantes auxquelles la France est en proie. Je pense au Trocadéro où, malgré des violences extrêmes, personne n’a été arrêté. Toutes les semaines des voitures sont brûlées. Et pourtant, M. Valls n’a jamais rétabli l’ordre. S’il ne l’a pas fait, c’est parce qu’il avait des ordres ! Il ne faut pas oublier que le PS a été élu avec le soutien massif d’une population professant un islam souvent radical et donc réticent à l’idée d’intégration.
Cependant, il faut dire que cette situation est en passe de se corriger. Il y a ainsi des Farida Belghoul qui amènent bien des musulmans à se réconcilier avec les chrétiens sur des problématiques sociétales. Car il faut dire que les socialistes ne parviennent même plus à s’entendre. Valls est considéré comme la droite du parti socialiste alors qu’en réalité c’est un calamiteux qui semble droit sorti de la III République. D’ailleurs, son modèle, c’est Clémenceau qui est un personnage effroyable responsable de deux années de guerre supplémentaires et qui a exercé une répression constante à l’égard des manifestants qui luttaient contre sa politique. Sans rentrer dans les détails, je vous conseille de regarder cette émission extraordinaire que l’on peut voir sur wikipédia intitulée « Sans l’ombre d’un doute ». On y voit que Clémenceau était un véritable traître dont les premières victimes furent ses amis. Donc, concernant Valls, je vous renvoie à la logique du vieil adage : « Dis-moi qui tu admires et je te dirai qui tu es », sans autres commentaires.
LVdlR. Selon le FN, Valls incarnerait un certain modèle de collusion entre l’UMP et le PS. Ne pourrait-on pas estimer ipso facto que la nomination de M. Valls au poste de Premier ministre relève d’une stratégie de reconquête par le PS d’un UMP qui lui échappe de plus en plus avec notamment l’effondrement du Front républicain ?
Charles Adrien. « Vous connaissez sans doute le terme UMPS utilisé pour définir l’UMP et le PS qui empruntent la même voie. La candidate UMP aux municipales, Nathalie Kosciusko-Morizet qu’on appelle maintenant « Fiasco-Morizet » parce qu’elle n’a finalement pas été élue a dégoûté tout le monde, même la droite, enfin, j’entends la droite de l’UMP. Ce que dit donc le FN est exact. D’ailleurs, M. Dupont-Aignan qui n’est pas FN et qui ne veut surtout pas l’être en s’en démarquant dit la même chose ! Cependant, je ne dirais pas qu’il s’agisse d’une stratégie de reconquête mais plutôt d’un barrage pour éviter que la position du parti socialiste disparaisse complètement … ce qui va quand même arriver à un moment ou à un autre car ce n’est pas Valls qui va stopper le massacre engagé. Il a simplement un peu plus de personnalité que les autres. Je regardais son pedigree tout à l’heure et je dois constater que tout n’est pas mauvais dans ce qu’il dit ! Ceci dit, ce n’est pas quelqu’un qui est libre d’exercer sa volonté dans la mesure où il travaille pour certains lobbies dont il se revendique. Il souligne son attachement à Israël, ce qui détermine d’entrée une certaine politique. On a pu le voir sur une vidéo – que Valls n’a jamais voulu supprimer – postée sur YouTube ! T
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