C’est ainsi que la production de testostérone chute brutalement chez les hommes qui sont en train de s’efféminer, notent les scientifiques. Les progrès du génie génétique permettent déjà de créer des cyborgues et il n’est plus rare de voir des enfants conçus non pas par deux mais par plusieurs parents.
Les changements en cours sont en grande partie induits par les produits chimiques (médicaments, aérosols etc.). Il n’y a pas longtemps, un tabloïd britannique avait dressé le portrait de l’homme de l’an 3000. C’est un individu de très grande taille mais flasque, avec de grands yeux (pour mieux voir le petit écran), un petit cerveau (avec un ordinateur à la place), une paire de bras énormes et une mâchoire puissante. Ce portait, est-il loin de la réalité ? C’est que nous changeons sous l’impact de l’environnement que nous créons nous-mêmes et auquel nous sommes finalement obligés de faire face. Le recul de la mortalité comme facteur de sélection naturelle, en constitue un élément, rappelle Konstantin Froumkine, coordinateur de l’association des futurologues :
« Le mécanisme de reproduction du génome humain qui a existé pendant des milliers et des milliers d’années est actuellement perturbé. En effet, la mortalité infantile élevée et la mortalité en général ne laissait en vie que les individus les mieux adaptés. Grâce à ce mécanisme, nous avons des mutations moyennement nuisibles qui ne tuent pas et portent un caractère accidentel. Elles sont liées au niveau de testostérone, à la tension artérielle, à l’immunité etc. Le niveau de santé moyen est en baisse mais cela ne relève pas d’une évolution. L’homme ne change pas radicalement. »
Il peut cependant se changer soi-même. Les possibilités du génie génétique sont si élevées de nos jours que l’humanité sera bientôt en mesure de se façonner comme elle l’entend. Les hommes cyborgues, voilà une perspective parfaitement réelle, estime Konstantin Froumkine :
« Il existe un autre aspect autrement intéressant à savoir que l’homme commence à concevoir la possibilité de façonner son corps. La création de cyborgues, symbiose de l’homme et des acquis technologiques et les manipulations génétiques sont autant de questions qu’on pose dès aujourd’hui. Il y a par exemple la nation de « multiplex parenting » qui est l’intervention sur le génome humain au moment de la fécondation extracorporelle. L’enfant peut ainsi avoir trois et plus de parents et, par conséquent, moins de maladies et plus de vertus génétiques. »
La science avait depuis longtemps franchi le seuil des laboratoires et ses réalisations sont à la portée de tout le monde. Tout Russe qui le souhaite peut par exemple, faire une analyse génétique complète avec le séquençage de toutes les protéïnes. C’est précisément le cas où la civilisation résiste à elle-même, ce qui est nécessaire pour surmonter les mutations. De plus en plus de femmes choisissent de sélectionner les embryons pour la fécondation extracorporelle et vérifient les embryons au niveau génétique. Selon Danila Medvedev, qui dirige le projet
« Schéma systémique du veillissement humain », une telle pratique permettra d’éviter les mutations de l’humanité :
« Les progrès sont spectaculaires. Le projet « génome humain » a pris fin il y a seulement 10 ans, alors que maintenant tout un chacun peur payer la somme modeste de 45 000 roubles pour reproduire ce qui naguère coûtait plusieurs milliards de dollars. De nombreux centres médicaux dans le monde peuvent sélectionner les embryons en cas de fécondation extracorporelle. 200 000 Américaines, soit 5 %, subissent tous les ans un test génétique d’embryons. Elles seront 2 millions d’ici 5 ans, ce qui signifie que la moitié des femmes enceintes portera les embryons testés et ne présentant pas d’anomalies génétiques. Par conséquent, on peut être sûrs qu’on n’aura pas de problèmes génétiques graves d’ici 50 ans. »
Et enfin, le phénomène le plus surprenant qui devrait inciter à réfléchir et sur lequel a attiré l’attention Konstantin Froumkine : plus notre nature biologique est mise à mal par les mutations de toute nature et plus la civilisation devra faire d’efforts pour les réparer. Ceci d’autant plus que notre corps et notre nature même auront un caractère artificiel de plus en plus prononcé. T