Le dégel du permafrost arctique suite au réchauffement climatique pourrait constituer une menace pour les décharges radioactives situées sur l'archipel de Nouvelle-Zemble, estime le ministère russe des Situations d'urgence.
"La dégradation du pergélisol sur l'archipel, dans les zones de stockage de déchets radioactifs, représente un danger particulier", lit-on dans une prévision établie par le ministère pour 2014.
Le document souligne également que la fonte du permafrost dans les régions arctiques de la Russie risque d'avoir des conséquences négatives pour les infrastructures pétrolières aménagées sur ces territoires qui recèlent plus de 70% des réserves prospectées de pétrole et environ 93% des réserves de gaz naturel.
Selon les spécialistes du ministère des Situations d'urgence, le dégel du permafrost sur les bords de la mer de Kara pourrait intensifier l'érosion du littoral qui recule de 2 à 4 mètres chaque année.
Les golfes de la mer de Kara abritent de nombreux objets ayant servi aux essais nucléaires effectués en Nouvelle-Zemble, des fragments du brise-glace atomique Lénine, ainsi que le sous-marin nucléaire K-27. D'après le ministère des Situations d'urgence, un abysse avoisinant l'archipel renferme près de 1.200 objets radioactifs dangereux.
Les objets sous-marins sont consignés au registre tenu par le ministère. A l'heure actuelle, ce document compte plus de 24.000 objets. Il s'agit de déchets radioactifs stockés principalement à des profondeurs allant jusqu'à 500 mètres.