L'Occident passe sous silence le blocus de la Transnistrie, organisé par Chisinau et Kiev, a déclaré samedi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans une interview accordée à la chaîne télévisée "Rossia 1".
"Tout ce qui se passe autour de la Transnistrie est également ignoré - Chisinau et les nouveaux dirigeants ukrainiens ont de fait organisé un véritable blocus de cette région. Cette situation est complètement passée sous silence par nos partenaires européens. Qui plus est, l'Union européenne et, si, je comprends bien, les Etats-Unis favorisent cette ligne", a indiqué le chef de la diplomatie russe.
Selon lui, Moscou entend en parler "très sérieusement" avec ces partenaires qui prétendent que la Russie convoite la Transnistrie après la Crimée.
"Il s'agit d'une rhétorique de provocation. En réalité ils essaient par leurs actions pratiques de créer pour Tiraspol une situation insupportable, violant les ententes qui permettent aux habitants de se déplacer librement, de transiter et de faire du commerce extérieur. C'est révoltant. L'histoire ne leur a rien appris. Ils essaient de nouveau de créer un abcès dans nos relations", s'est indigné le ministre.
Après la chute de l'URSS, les milieux nationalistes roumanophones de Chisinau ont proposé de rattacher la Moldavie à la Roumanie. Ces propos ont alarmé plusieurs régions moldaves - essentiellement russophones - de la rive gauche du Dniestr. Hostiles à cette perspective, les habitants de ces régions ont annoncé la création de la République moldave de Transnistrie. Pour réprimer cette démarche, les autorités moldaves ont tenté d'introduire des troupes dans la république autoproclamée, ce qui a déclenché un conflit armé qui a duré plusieurs mois.
La République de Transnistrie souhaite se séparer de la Moldavie, tandis que Chisinau s'y oppose et lui propose une large autonomie.
La paix dans la zone du conflit est actuellement maintenue par une Force unifiée comprenant des contingents russe, moldave et transnistrien.
Le règlement du conflit fait l'objet de négociations menées au format "5+2", qui réunissent la Moldavie et la Transnistrie en tant que parties au conflit, la Russie, l'Ukraine et l'OSCE en tant que médiateurs, et l'Union européenne et les Etats-Unis en tant qu'observateurs