Voici ce qu’a dit M. Obama aux journalistes : « Si la Russie persiste, les sanctions dans la sphère d’énergie, de finances, de vente d’armes et de commerce tomberont bien. Actuellement nous étudions au niveau technique l’impact de ces sanctions ». Le politologue russe Vladimir Slatinov a évalué comme suit les sanctions de Washington.
Ce que nous avons maintenant n’est pas trop sérieux. Bien qu’il y ait certains frais à subir. Nous voyons les agences de notation, s’orientant, d’ailleurs sur la conjoncture politique, baisser la note souveraine de la Russie et celles des sociétés russes.
Toutefois, Moscou et Washington maintiennent des contacts sur les plus importantes directions, par exemple, l’Espace, la lutte anti-terrorisme et anti-drogue. Soit dit en passant, le MAE de Russie avait déclaré qu’il était infructueux de tenir un langage de sanctions, tandis que le président Vladimir Poutine prévenait que les sanctions était une armes à double tranchant. Il est dès à présent clair que par exemple, l’UE va perdre des centaines de millions d’€ si elle rompt des contrats signées avec la Russie dans la sphère technique et militaire.
La Russie est l’un des plus gros exportateurs d’armements. L’année dernière elle en a vendu pour près de 16 milliards de $, cette année déjà pour 2 milliards de $. Un gros contrat est en préparation pour la livraison à la Chine des avions de combat russes Soukhoï-35. Vu le partenariat stratégique avec Moscou, Pékin peut parfaitement faire la médiation entre l’Ukraine, les Etats-Unis et la Russie, puisque de toute façon il faudra tôt ou tard rétablir l’entente. Voici ce qu’a dit à ce sujet l’orientaliste Andreï Ivanov.
Une telle situation ne plaît pas à la Chine, qui commence activement à s’imposer comme un acteur international important. Mais elle ne peut pas défier seule la domination des Etats-Unis. Pour cette raison, il est dans l’intérêt de la Chine que la Russie ait démontré dans les actes son aspiration à bâtir un monde multipolaire, dans lequel les Etats-Unis ne seront pas les seuls à avoir voix au chapitre et où d’autres pays auront droit à défendre leurs propres intérêts.
Il y a des faits qui le confirment concrètement. Lors de sa rencontre avec Barack Obama, le président de la RPC Xi Jinping a appelé toutes les parties à la retenue et a proposé de créer un mécanisme international pour régler la crise en Ukraine. Un partenariat stratégique de la Chine avec la Russie, son expérience de coopération avec l’Ukraine, ainsi que ses vastes rapports assez confiants avec les Etats-Unis peuvent justement servir de bonne base à la médiation de Pékin. Il est important que la Chine a pris une position pondérée dans la situation, liée à la réunification de la Crimée avec la Russie, ce qui lui a valu la reconnaissance de Vladimir Poutine lors de son discours dit historique au Kremlin le 18 mars de cette année.
A part des relations politiques la Russie et la RPC ont de bons liens économiques. A part des chasseurs Soukhoï-35, le groupe russe Soukhoï envisage de livrer à la RPC cent avions de ligne SuperJet-100. Ce contrat, qui devra se chiffrer à 3,5 milliards de $, prévoit la création en Chine même de capacités de production de ces avions, qui gagnent de plus en plus leurs positions dans le monde. Et dans ce cas l’économie, à savoir le développement stable de la Russie et de la Chine, y compris sur la base de leur coopération, devient un facteur politique puissant.
