Les observateurs des pays Baltes se font une opinion positive du référendum tenu le 16 mars en Crimée et envisagent de présenter leurs conclusions lors d'une conférence de l'OSCE à Varsovie, a annoncé mardi à RIA Novosti le représentant de la fondation Helsinki plus Maksim Reva (Estonie).
La fondation présentera également son rapport à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) et aux Nations unies.
"Ce qui nous a particulièrement surpris, c'était la motivation claire et compréhensible des électeurs. Il est à noter que cette motivation était la même chez 80% des habitants de la Crimée. Il s'agit de 23 ans de pillage pratiqué par les gouvernements de Kiev. L'industrie locale, le secteur touristique ont été complètement ruinés. Les gens ne vivaient pas d'un salaire à l'autre, mais d'une dette à l'autre. Le deuxième facteur consiste dans la tendance des autorités de Kiev à tromper la population de la péninsule, à attiser un conflit interethnique en Crimée et à jouer sur ce conflit", affirme M. Reva.
"On peut dire que l'Ukraine a elle-même poussé la Crimée à opter pour le rattachement à la Russie", constate un autre observateur, Dmitry Kondrashov, rédacteur en chef du magazine The Baltic World.
"En outre, la politique de Kiev visant à créer un Etat unitaire ne reflétait pas les réalités qui existaient en Crimée", a constaté l'expert.
Selon M. Reva, le "référendum s'est déroulé somme toute de façon transparente".
"S'il y des remarques à faire, elles concernent malheureusement en premier lieu les Tatars de Crimée. Ce n'est pas un secret que le Medjlis (parlement de la communauté tatare) a adopté une attitude, disons, sceptique envers le référendum. Si une partie de la population tataro-criméenne a refusé de se rendre aux urnes, c'est parce qu'elle avait subi une pression de la part de ceux ne voulaient pas la voir voter".
D'après M. Reva, la fondation Helsinki plus présentera ses conclusions en septembre à Varsovie lors d'une conférence sur la dimension humaine de l'OSCE.
La fondation a été instituée par des citoyens des pays Baltes, de la Russie et de la Pologne. Ses observateurs travaillent en Crimée depuis le 15 mars 2014 et ils envisagent d'y suivre la situation jusqu'à août prochain.