Des cérémonies commémoratives se sont tenues lundi en Serbie à l'occasion du 15e anniversaire du début des bombardements de ce pays par l'OTAN lancés pour contraindre Belgrade de cesser la répression contre les séparatistes albanais du Kosovo.
A Belgrade, les proches des personnes tuées pendant les bombardements ont notamment déposé des fleurs devant le monument aux 16 employés de la société de télé- et radiodiffusion RTS qui ont péri le 23 avril 1999 lors d'une frappe aérienne, ainsi que devant le monument aux enfants victimes des bombardements.
Le ministre serbe de la Défense Nebojsa Rodic, les représentants de l'armée, de la police et d'associations d'anciens combattants ont visité un mémorial à Vranje, dans le sud-est de la Serbie, où l'OTAN avait utilisé beaucoup de munitions à l'uranium appauvri.
Le président serbe Tomislav Nikolic a dirigé une cérémonie à Varvarin, à 180 km au sud de Belgrade où 10 personnes avaient été tuées et des dizaines blessées lors d'une frappe aérienne de l'OTAN en mai 1999.
Des cérémonies de dépôt de fleurs ont également eu lieu à Novi Sad, à Nis, à Raska, à Krusevac, ainsi que dans plusieurs localités du Kosovo à majorité serbe dont Leposavic et Kosovska Mitrovica.
Les Albanais du Kosovo, qui ont proclamé unilatéralement leur indépendance par rapport à Belgrade en février 2008, considèrent la date du lancement des bombardements comme un jour de leur victoire. Le premier ministre kosovar Hashim Thaci a félicité lundi les habitants du Kosovo à cette occasion. "Aujourd'hui est un grand jour pour la république du Kosovo, pour les citoyens du Kosovo et tous les Albanais. C'est l'anniversaire du début des bombardements par l'OTAN du territoire serbe", a indiqué M.Thaci. Il a remercié les Etats-Unis, l'UE et l'OTAN pour leur soutien.
En 1999, les forces de l'OTAN ont procédé à des bombardements de la Yougoslavie sans le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU, se rangeant du côté des Albanais du Kosovo qui réclamaient l'indépendance de cette province serbe par rapport à Belgrade. Les frappes aériennes, qui ont duré 78 jours, ont fait de 2.500 à 3.500 morts dont 89 enfants et 12.500 blessés parmi les civils, ainsi que 1.031 morts et plus de 5.000 blessés parmi les militaires et policiers serbes, selon différentes sources. L'OTAN a cessé les bombardements après l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur le retrait des militaires serbes du Kosovo et le déploiement de la Mission d'administration intérimaire des Nations unies (MINUK) et de la KFOR, force armée multinationale sous commandement de l'OTAN, dans cette province.
Selon l'ONU, de 200.000 à 230.000 Serbes, Monténégrins, Roms et représentants d'autres ethnies non-albanophones ont quitté le Kosovo après son passage sous le contrôle de la MINUK et de la KFOR.