Les Britanniques prêts à combattre la Russie, sans se mouiller

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"Qu'il est difficile de vivre quand personne n'est en guerre avec la Russie", avait déclaré Lord Palmerston, premier ministre britannique, peu de temps avant la guerre de Crimée de 1853-1856, pendant laquelle les troupes anglo-françaises s'étaient emparées de la Crimée et de Sébastopol pour affaiblir la Russie, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

"Qu'il est difficile de vivre quand personne n'est en guerre avec la Russie", avait déclaré Lord Palmerston, premier ministre britannique, peu de temps avant la guerre de Crimée de 1853-1856, pendant laquelle les troupes anglo-françaises s'étaient emparées de la Crimée et de Sébastopol pour affaiblir la Russie, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Quand on compare l'ampleur des pertes, on constate que les Britanniques, idéologues de cette campagne, s'étaient battu en se servant des autres. En effet la France avait perdu près de 22.000 hommes, la Turquie 21.000 environ, et de son côté la Grande-Bretagne en comptait moins de 5.000.

Le casus belli utilisé par Lord Palmerston pour créer une coalition antirusse était étrange : il qualifiait l'Autriche-Hongrie, la Prusse et l'Empire russe, qui menaient une politique étrangère indépendante de Londres, de "puissances despotiques". Il soutenait tout cataclysme pouvant les affaiblir. Ainsi, en déclenchant la guerre de Crimée en 1853 le premier ministre britannique se fixait pour objectif de prendre la Crimée et le Caucase à la Russie pour les transmettre à la Turquie.

Les lauriers de Lord Palmerston semblent obséder les autorités britanniques actuelles, dans leur aspiration obsessionnelle à nuire à la Russie. Cette fois, c'est l’intégration de la Crimée au territoire russe qui a servi de prétexte pour lancer les opérations militaires – pour l'instant sur le front économique. De la même manière qu'à l'époque de la guerre de Crimée de 1853, Londres se sert des autres sans se mouiller.

Il semble d'autant plus curieux qu'un pays qui avait l'intention d'organiser en 2015 un référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE appelle à la cohésion européenne pour adopter des sanctions antirusses. Toutefois, il se pourrait que la rhétorique austère du gouvernement britannique ait des dessous politiques nationaux – l'Ecosse a prévu un référendum sur sa séparation de la Grande-Bretagne en 2014. Aujourd'hui Londres se doit donc de montrer aux électeurs écossais quels problèmes les attendraient s'ils osaient voter pour la sortie du royaume.

Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a détaillé dans le Daily Telegraph ce que risquait Moscou à vouloir rétablir la justice historique et éviter l'effusion de sang en Crimée. En principe, Hague n'a rien dit de nouveau.

Il a appelé l'Occident à exclure la Russie de certaines organisations internationales mais en pratique il s'avère impossible d'exclure Moscou de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou encore du Conseil de sécurité des Nations unies - et Hague en est conscient. En ce qui concerne l'exclusion de la Russie du Conseil Otan-Russie, peu efficace, Moscou ne perdrait rien d'une telle démarche. Au contraire, la Russie obtiendrait davantage de marge de manœuvre sur les questions militaires.

Hague menace également Moscou d'instaurer des restrictions sur la coopération militaire avec l'Occident mais elles existent en fait depuis longtemps, bien qu'elles ne soient pas fixées sur le papier. Il est évident que la rupture de contacts militaro-techniques avec Moscou serait défavorable pour de nombreux pays européens qui fournissent de l'aide militaire en Russie et perdraient un débouché important. Sachant que le Royaume-Uni, qui appelle à ces sanctions, ne sacrifierait rien.

"Nous souhaitons que la Russie entament des négociations directes avec l'Ukraine et travaille avec d'autres pays sur une solution pacifique à la crise", a déclaré Hague. La volonté d'éviter l'escalade de la confrontation entre Moscou et Kiev est logique – cela va à l'encontre des intérêts de l'Europe pouvant provoquer davantage de pertes financières pour l'Ukraine. Non seulement la Russie renoncerait à toute aide financière au profit de Kiev mais commencerait également à suspendre la coopération économique avec l'Ukraine et exiger le remboursement de sa dette de plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Par conséquent, William Hague ferait mieux d'être plus pragmatique et de "regarder la réalité en face", comme le pense Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg.

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