Mais les pays du G8 ne semblent pas disposés faire une telle proposition à Kiev. Entre-temps, les politiques occidentaux proposent d'exclure la Russie non seulement du G8, mais aussi des autres organisations internationales.
L'appartenance de la Russie au G8 est suspendue. Cette semaine, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que le G8 pouvait se transformer en G7. Elle ne voit pas de sens dans le format actuel du club international des pays les plus développés du monde. Cependant, Kiev insiste sur la conservation du G8, mais seulement, dans une nouvelle composition. Le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a proposé la candidature de son pays à la place de la Russie. « Si dans le G8 il y a une place libre, l'Ukraine est prête à l'occuper », — a déclaré Iatseniouk après la rencontre avec le Premier ministre du Canada Steven Harper. Le politique canadien n'a pas commenté cette déclaration. Que pouvait-il dire : pour être admis dans le club élitaire, la sélection est trop sérieuse, marque l'expert du Centre des technologies politiques Roman Larionov.
« Cette déclaration des pouvoirs ukrainiens, c’est une question d’image politique qui ne correspond pas du tout à la réalité. Naturellement, personne n’admettra l'Ukraine au G8, parce que c'est le club des pays les plus influents du monde occidental, dont l'Ukraine, bien sûr, ne fait pas partie. Même malgré la bienveillance des politiques occidentaux pour les autorités ukrainiennes actuelles, ils ne feront pas cela. »
Et le problème, ce n’est pas seulement le statut douteux du pays pour le G8, mais aussi l’importance insuffisante de son économie et de sa portée dans la communauté mondiale en tout. L'Ukraine perd sur tous les points, a dit dans une interview à La Voix de la Russie le vice- doyen de la faculté de l'économie mondiale et de la politique mondiale de l'École supérieure d’économie Andreï Souzdaltsev.
« L'économie ukrainienne est quinze fois plus petite que l’économie russe. Je rappelle que dans le G7, ou plutôt, le G8, car l'appartenance de la Russie est seulement suspendue mais non annulée, même la Chine n'est pas présente. Et si la Chine est moins importante pour la communauté mondiale que l'Ukraine. »
Entre-temps, les politiques occidentaux tentent de bloquer les relations avec la Russie. Ainsi, selon le président du Conseil de l’Europe Herman Van Rompuy, les chefs d’État et de gouvernements des pays de l'Union Européenne ont pris la décision de ne pas participer au sommet UE-Russie prévu pour le 3 juin. Comme l’a expliqué Rompuy, les pays de l'Union européenne annulent aussi les rencontres bilatérales avec les représentants russes. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a appelé à exclure la Russie de certaines organisations internationales et à réduire l'influence de Moscou dans l'arène mondiale. Cependant, c'est simplement la manifestation d’une fermeté de façade, selon Natalia Kalinina, chercheure principale à l'Institut de l'économie mondiale et les relations internationales.
« Ces démarches sont une erreur puisqu'ils n'ont pas compris clairement la situation en Ukraine. Surtout que, aujourd'hui, les pays sont tellement liés économiquement entre eux que si un maillon de la chaîne saute, tout ira mal. Pour l'essentiel, l'Ouest exercera une pression politique, mais pour la Russie, cela n'aura aucune conséquence insurmontable. »
Les experts rappellent que le G8 n'est pas une organisation internationale, il n'est pas fondé sur la base d’un accord international, et n’a ni statuts ni secrétariat. Les décisions du G8 n'ont pas de force juridique. En général, il s'agit de consacrer l'intention des parties de s’en tenir à une ligne coordonnée ou aux recommandations pour les autres participants du club d’utiliser certaines approches dans la solution de n'importe quels problèmes. Et puisque le G8 n'a pas de règles d’activité juridiquement arrêtés, en conséquence, il est impossible d’entériner ou d’annuler officiellement le statut de membre de cette institution. De sorte que, au fond, les déclarations des politiques occidentaux sur l'expulsion de la Russie du G8 resteront des paroles gratuites. Et quant à la participation de Moscou aux organisations internationales comme l'ONU, l’OSCE ou l’OTSC, aujourd'hui, il est peu probable qu’il se trouve un dirigeant de haut rang doté de bon sens pour vouloir exclure la Russie du système moderne de l'ordre mondial. T