Le monitorage continu de la surface de la Lune est mené depuis huit ans. Les télescopes terrestres examinent le disque de la lune, en enregistrant les éclats causés par les frappes de météorites. Pendant toute la période, on a recensé plus de 300 éclats. Le plus puissant s'est passé en septembre 2013, les détails ont été diffusés récemment. Les scientifiques ont comparé l'énergie dégagée par l’impact du pavé qui pesait 400 kilogrammes évoluant à la vitesse de 17 km/s à l'explosion de 15 tonnes de TNT. A l’endroit de la chute du météorite, s'est formé un cratère de 40 mètres. Pour un observateur terrestre, l'éclat était identique à la lueur de l'étoile polaire. Il est difficile de se représenter ce qui serait arrivé à un module habité sur la Lune, si un caillou pareil était tombé dessus. Néanmoins, la probabilité d’un tel coup est faible : cela peut se passer une fois en quelques milliers d’années. Le gros problème est ailleurs, dit le responsable du service de l'Institut de l'astronomie de l'Académie des Sciences de Russie Oleg Malkov.
« Pour le séjour des hommes sur la Lune, des particules bien plus menues sont dangereuses. Un grain de poussière volant à une vitesse immense percera le scaphandre, et l’homme pourra s'asphyxier. La Lune est constamment bombardée par ces particules, pas plus grosses qu’une tête d'allumette, et même plus menues. Depuis la Terre, nous ne les voyons pas. Mais les astronautes qui se trouveront sur la Lune, tôt ou tard, en feront l’expérience sur eux-mêmes. »
Les astronautes des diverses expéditions du programme américain Apollo sont sortis des modules d'atterrissage sur la Lune et y ont passé au total une semaine et demie. Il y a 40 ans, le danger des micrométéorites était sous-estimé, et si rien ne s'est passé, c’est un pur hasard. Dans les futures missions, on faudra prendre des mesures de protection, selon Vladimir Sourdine, chargé de cours au département d’astronomie de la faculté de physique de l'Université de Moscou.
« S'il y a une base installée à long terme, il vaut mieux l’enfouir dans le sol. A une profondeur de 2-3 mètres ce qui protégera contre les frappes de micrométéorites. Sur une durée de plusieurs années, ces frappes auront lieu, sans aucun doute. Il est facile de se retrancher, le sol de la Lune est léger, la force de la pesanteur est faible. Et ceux qui planifient les vols sur la Lune comptent déjà sur ces mesures de protection. Les stations à installées long terme seront construites sous la surface, comme des huttes. Il y aura des bunkers souterrains pour l'équipement et pour les cosmonautes. »
Une couche de sol protégera les gens aussi contre les radiations. Et s'il faut sortir ? Sur les scaphandres, une couche protectrice serait inutile, vu la vitesse gigantesque des météorites. Il faut réduire au minimum le séjour des gens « à la belle étoile », en confiant le maximum des tâches aux robots. On peut réduire le volume des travaux d’excavation aussi si l’on choisit exactement le lieu de l'alunissage, continue l'expert.
« Il faut prévoir les expéditions justement vers les lieux de chute récente de météorites. Pour les géologues, ils sont très utiles. Jusqu'à présent, personne n'a encore recueilli de spécimens sur la face interne de la Lune, la profondeur d’un forage n’était que de 2 mètres. Mais le météorite, lui, fera un trou de plusieurs dizaines de mètres et on pourra recueillir des spécimens géologiques - intéressants, neufs, inaccessibles auparavant. »
Les statistiques du danger provenant des météorites sur la Lune s'accumulent petit à petit. Depuis presque cinq ans une sonde orbitale de la NASA tourne autour du satellite de la Terre. De mars 2013 à mars 2014, elle a repéré plus de 20 nouveaux cratères et plus de 200 traces de fragments de météorites. Il était particulièrement important de savoir que les particules sorties du sol se disséminaient sur des dizaines de kilomètres, en créant une vaste zone dangereuse. Ces observations seront prises en considération lors de la planification des expéditions lunaires. T