La décision sur l'évacuation de certaines unités de l'armée ukrainienne de la péninsule de Crimée sera prise dans les plus brefs délais, a déclaré le ministre ukrainien de la Défense par intérim Igor Tenioukh, cité dimanche par l'agence UNN.
"Dans les plus brefs délais seront adoptées les décisions relatives au retrait de certaines unités militaires. Nous sommes prêts à les accueillir", a indiqué le ministre désigné par la Rada (parlement).
Il a été antérieurement annoncé que les militaires ukrainiens servant en Crimée pouvaient rejoindre les Forces armées russes, se démobiliser et rester en Crimée ou bien poursuivre le service sous les drapeaux ukrainiens en dehors de la péninsule.
Le ministère russe de la Défense a déclaré samedi que moins de 2.000 soldats sur 18.000 militaires envisageaient de quitter la péninsule de Crimée (rattachée mardi 18 mars à la Russie, ndlr) pour regagner le territoire ukrainien. Selon les données disponibles au 22 mars, les drapeaux russes ont été hissés dans 189 unités et institutions des Forces armées ukrainiennes déployées en Crimée.
Un changement de pouvoir ayant toutes les caractéristiques d'un coup d'Etat s'est produit en Ukraine le 22 février dernier. La Rada suprême (parlement) a destitué le président Viktor Ianoukovitch, réformé la constitution et fixé l'élection présidentielle au 25 mai. Viktor Ianoukovitch a déclaré qu'il avait quitté le pays sous la menace de persécutions, mais qu'il restait le président légitime de l'Ukraine. Moscou conteste la légitimité des nouvelles autorités du pays.
Peuplée en majorité de russophones, la république autonome ukrainienne de Crimée a refusé de reconnaître les nouvelles autorités de Kiev et proclamé son indépendance vis-à-vis de l'Ukraine et la réunification avec la Russie au terme d'un référendum du 16 mars où 96,7% des habitants de la péninsule ont appuyé cette décision. La Russie et la Crimée ont signé le traité sur le rattachement de la république de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie le 18 mars dernier. Kiev a protesté, en le qualifiant d'"annexion" de la Crimée par la Russie, soit de rattachement forcé de la péninsule.