La patronne du Fonds monétaire international, arrivée vers 08H20 (07H20 GMT), était confrontée à son ancien directeur de cabinet au ministère de l'Economie, Stéphane Richard, aujourd'hui patron de l'opérateur de télécoms Orange, qui entendait, selon son entourage, la placer « face à ses contradictions » dans cette affaire.
Il s'agit de la troisième visite de l'ex-ministre française de l'Économie à la CJR, habilitée à enquêter et à juger les faits commis par des ministres dans l'exercice de leur fonction.
En mai, la CJR avait placé Christine Lagarde sous le statut de témoin assisté, lui épargnant une mise en examen qui l'aurait sans doute forcée à quitter le FMI. Depuis, l'institution internationale a toujours assuré Christine Lagarde de son soutien.
Une différence de traitement qui agace son ancien collaborateur, l'un des cinq mis en examen pour escroquerie en bande organisée dans le volet non ministériel du dossier. Les juges le soupçonnent notamment d'avoir dissimulé « des éléments essentiels du dossier » à sa ministre.
Christine Lagarde a pu le laisser entendre mais Stéphane Richard le réfute, se présentant comme un exécutant quand sa ministre aurait « pris toutes les décisions nécessaires » sans « qu'il y ait eu défaut d'information » de sa part.
La commission d'instruction de la CJR entend comprendre le rôle qu'a pu jouer Mme Lagarde dans le choix pris à l'automne 2007 de préférer à la justice de droit commun l'arbitrage, c'est-à-dire une justice privée, pour clore le long litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas.
Ce tribunal composé de trois arbitres avait octroyé quelque 400 millions d'euros à Bernard Tapie, dont 45 millions d'euros à titre de préjudice moral. N