Moscou déplore la décision de l'Ukraine à renoncer à la présidence tournante de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) en 2014, a déclaré mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Vassili Nebenzia.
"C'est le droit de l'Ukraine. Les Ukrainiens assumaient cette année la présidence tournante de la CEI et ont affirmé jusqu'au dernier moment qu'ils n'y renonceraient pas (…). Nous le déplorons, mais ils en ont le droit", a indiqué le diplomate.
Et de supposer que la présidence de la CEI pourrait passer à la Biélorussie.
"Il se peut que les Biélorusses s'en chargent, l'année dernière la présidence de la CEI étant assumée par la Biélorussie", a rappelé M.Nebenzia.
Le directeur du département de la politique de l'information du ministère ukrainien des Affaires étrangères Evgueni Perebiïnis a annoncé mercredi à Kiev que l'Ukraine ne présiderait plus la CEI en 2014 et pourrait même revoir sa participation au sein de la communauté.
M.Nebenzia a indiqué à cette occasion que, lors de précédentes rencontres entre les diplomates russes et ukrainiens, il n'avait pas été question de la sortie de l'Ukraine de la CEI.
"Une telle question n'a jamais été soulevée (…). C'est une nouvelle pour nous", a dit le vice-ministre russe.
Les dirigeants des pays membres de la CEI ont décidé que l'Ukraine assurerait la présidence tournante de la CEI lors d'une réunion tenue en octobre 2013 à Minsk, en Biélorussie.
Fondée par l'Ukraine, la Russie et la Biélorussie en 1991, la CEI réunit 11 des 15 anciennes républiques soviétiques.
Un changement de pouvoir s'est opéré le 22 février à Kiev. La Rada suprême (parlement ukrainien) a démis le président Viktor Ianoukovitch de ses fonctions et réformé la Constitution. Se proclamant toujours président légitime, M.Ianoukovitch a qualifié ces événements de "coup d'Etat". Moscou a aussi mis en doute la légitimité des récentes décisions de la Rada suprême ukrainienne.
Plusieurs régions de l'Est et du Sud de l'Ukraine et la république autonome ukrainienne de Crimée ne reconnaissent pas les nouvelles autorités de Kiev. La Crimée a tenu un référendum sur son statut politique le 16 mars. 96,77 % des personnes ayant pris part au vote se sont prononcées en faveur du rattachement de la région à la Russie en tant que sujet fédéral. La Russie a reconnu lundi l'indépendance de la république de Crimée et a signé mardi un accord sur l'entrée de la Crimée au sein de la Fédération de Russie.