L’OTAN et les puzzles afghans

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Les nouvelles en provenance d’Hindou Couch qui reflètent la situation déjà confuse, deviennent de plus en plus contradictoires à mesure qu’on approche de la date du retrait des troupes de la coalition et de l’élection présidentielle prévue en avril. Cela concerne au premier chef le sort de la nouvelle mission de l’OTAN qui doit succéder à celle qui s’achève. Son départ dépend de la signature du traité de sécurité entre Kaboul et Washington.

Les agences d’information du monde ont récemment fait savoir que Karzaï n’avait pas l’intention de signer l’accord avec les États-Unis. Mais on n’a pas tardé à entendre un autre son de cloche : « l’Afghanistan espère signer l’accord de sécurité avec les États-Unis dans les plus brefs délais ». Les déclarations provenant d’outre-océan sont tout aussi contradictoires. Selon les médias, Barack Obama a donné au Pentagone la directive de se préparer au retrait total des troupes américaines stationnées en Afghanistan. Le général américain David Petraeus, ancien commandant de l’ISAF, a déclaré cependant que les forces de la coalition ne laisseraient pas les Afghans sans défense face aux Talibans.

Nous avons déjà parlé de la « révolte » de l’homme de l’Occident Hamid Karzaï contre ses propres protecteurs. En effet, il a refusé de signer ce document même après avoir reçu l’aval du parlement afghan.

Les louvoiements de Karzaï entre l’Occident et les Talibans dont le retour au pouvoir après le départ des forces de la coalition est exclu, sont parfaitement compréhensibles. Par contre, les experts divergent en ce concerne les ultimatums et les menaces lancés au leader afghan par la Maison Blanche. Par exemple, le portail Internet « Newsland » estime qu’après la présidentielle afghane fixé au 5 avril et à laquelle Karzaï ne participe plus, l’accord serait d’avance acquis aux Américains du moment que tous les candidats acceptent de le signer. Certains analystes pensent cependant qu’Obama fait exprès de provoquer un bras de fer entre Karzaï et Washington pour se donner un prétexte pour le retrait des troupes américaines. C’est ce que le président américain souhaiterait le plus.

Mais les experts privilégient dans leur majorité le point de vue opposé. En effet, si les Américains s’installent dans un pays c’est pour longtemps. Il se sont retirés pour la forme de l’Irak mais y ont laissé plusieurs milliers de diplomates et jusqu’à 20 000 mercenaires. En même temps, la situation en Afghanistan à la veille de l’élection reste, globalement, assez floue.

De l’avis de Wolfgang Richter, expert du Fonds allemand pour la science et la politique et colonel de la Bundeswehr en retraite, beaucoup dépendra prochainement des intentions des Talibans :

La mission des forces de l’ISAF s’achève à la fin de 2014. Passée cette date, la présence militaire sera fortement tronquée. C’est alors que se posera la question de savoir si les Talibans ont tiré la conclusion sur l’inadmissiblité des nouvelles alliances avec Al Qaida ou d’autres groupes terroristes.

Ont-ils réellement tiré cette conclusion ? Voici la toute dernière information diffusée par les agences : une puissante explosion qui a retenti le 18 mars à Maiman, chef-lieu de province dans le nord d’Afghanistan, a fait au moins 15 morts et plusieurs dizaines de blessés. Voici un puzzle afghan de plus pour l’OTAN.

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