La Crimée a pris sa décision

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« Le vote et le calcul des voix au référendum en République de Crimée et à Sébastopol se sont déroulés dans le respect des standards électoraux internationaux », a annoncé le chef de la mission d’observateurs internationaux Mateusz Piskorski.

Les habitants de la Crimée se sont prononcés à la quasi-unanimité (plus de 96 % des voix) pour le rattachement de la presqu’île à la Russie. Le 17 mars les députés ont adopté la Déclaration d’indépendance et ont demandé aux autorités de Russie d’accepter le rattachement de la République à la Russie.

« Nous attendons la décision des chambres du parlement. Je pense que tout va se passer conformément à la loi de Constitution fédérale du 17 décembre 2001. Cette loi admet l’adhésion d’une nouvelle entité à la Fédération de Russie uniquement sur accord mutuel. Et l’initiative doit émaner de l’Etat demandeur », explique Kira Sazonova, chargée de cours à l’Académie russe de l’économie nationale et de la fonction publique auprès du président de la Russie.

Sur décision du parlement de Crimée la presqu’île passe à l’heure de Moscou. Dans la nuit du 29 au 30 mars les habitants de l’autonomie avanceront leurs montres de deux heures. Le rouble russe est déjà devenu la monnaie officielle dans la république, cependant que la grivna ukrainienne restera encore en circulation jusqu’à 2016. A présent les tâches prioritaires des autorités locales, comme les a déterminées le Premier ministre Sergueï Aksionov, est de stabiliser le système financier et d’assurer la sécurité énergétique de la presqu’île. De plus, pour que la Crimée devienne une entité russe à part entière, une certaine période de transition est nécessaire.

Dans leur Déclaration les députés de Crimée ont appelé les Etats du monde « à reconnaître l’Etat indépendant créé par les peuples de la Crimée ». Mais comme on s’y attendait la rhétorique de l’Occident ne change pas : avant même la tenue du référendum en Crimée il l’avait qualifié d’illégitime et avait brandi la menace de sanctions contre la Russie.

Moscou propose à l’UE et aux Etats-Unis de créer un « Groupe de soutien pour l’Ukraine ». Selon le MAE de Russie, cette structure doit respecter les intérêts du peuple multinational de l’Ukraine, soutenir les aspirations légitimes de tous les habitants du pays et empêcher la renaissance de l’idéologie nazie. De plus, le Groupe doit reconnaître le droit de la Crimée à définir son avenir à l’issue du référendum, ainsi que garantir le statut politique et militaire neutre de l’Ukraine. Si l’Occident accepte cette proposition, le dialogue pourra porter ses fruits, dit le directeur général du Centre de la politologie « Nord-Sud », Alexeï Vlassov.

« Sur un plan plus large il s’agit de mener de larges consultations sur l’avenir de l’Ukraine, qui iraient dans le sens lié à la réforme constitutionnelle, et peut-être, à la fédéralisation de l’Ukraine, à la protection et aux garanties des droits de la langue russe, de la population russe et russophone de l’Ukraine. Sur le plan économique – et cela se recoupe en partie avec les déclarations de certains politiques européens – des consultations tripartites sur l’avenir de l’économie ukrainienne sont possibles dans le format Kiev-Bruxelles-Moscou. »

Mardi 18 mars, la demande de la République de Crimée d’adhérer à la Fédération de Russie sera examinée à titre primordial à la réunion de la Douma d’Etat, chambre basse du parlement russe. Et à 15 heures, heure de Moscou, le président de Russie Vladimir Poutine adressera un message extraordinaire à l’Assemblée Fédérale à propos de l’adhésion à la Russie d’une nouvelle entité – la Crimée. T


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