Le cas de la république autonome de Crimée est encore plus spécial que celui du Kosovo, a déclaré vendredi à Londres le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au terme d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"Quand nos partenaires occidentaux disent que le cas du Kosovo est spécial, nous répondons que celui de la Crimée est alors encore plus spécial", a indiqué M.Lavrov lors d'une conférence de presse.
"On ne peut pas examiner le cas de la Crimée en oubliant son histoire. Tout le monde le comprend et je déclare que la Crimée est plus importante pour la Russie que les Comores pour la France ou les îles Malouines pour la Grande-Bretagne. J'espère que nos partenaires occidentaux comprennent qu'on ne peut pas examiner le cas de la Crimée sans contexte historique", a noté le ministre russe.
Peuplée principalement de russophones, la Crimée a été rattachée en 1954 à l'Ukraine qui faisait alors partie de l'Union soviétique. Il s'agissait d'une décision purement formelle, car le transfert de ce territoire a été effectué à l'intérieur du même Etat. Après la chute de l'URSS en 1991, la Crimée est restée au sein de l'Ukraine, mais a reçu le statut de république autonome. Conformément à la première Constitution de Crimée de 1992, la Crimée définissait ses relations avec l'Etat ukrainien sur la base d'accords bilatéraux. La Rada suprême (parlement ukrainien) a aboli la Constitution de 1992 en mars 1995, supprimant de facto l'autonomie de la Crimée.
La Crimée a décidé de tenir le 16 mars un référendum sur son futur statut politique. Le parlement criméen s'est prononcé en faveur du rattachement à la Russie.