Le gouvernement allemand fait tout son possible pour dissuader l'Union européenne d'infliger à la Russie un "deuxième train de sanctions" susceptibles d'entraver substantiellement la coopération économique, a déclaré jeudi à Berlin le vice-chancelier et ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel.
Selon lui, en cas d'escalade de la crise en Ukraine, l'UE renforcera sa pression sur la Russie. Suite au référendum sur le statut politique de la Crimée - dont le résultat ne fait aucun doute pour M. Gabriel - l'Union européenne décrètera contre Moscou un "deuxième train de sanctions". Ces mesures prévoient notamment des interdictions de visas pour les personnes tenues en Occident pour responsables de la déstabilisation en Ukraine, un gel de leurs avoirs et - ce qui est fort probable - l'annulation du sommet Russie-UE.
A titre de démarche suivante, le vice-chancelier a cité l'application d'un "troisième train de sanctions économiques réelles" contre Moscou. Selon M. Gabriel, le gouvernement allemand fait tout son possible pour l'éviter. Le vice-chancelier a dans le même temps souligné que ces sanctions ne porteraient pas sur les livraisons d'hydrocarbures, les besoins de l'Allemagne en gaz étant couverts à un tiers par les importations russes.
Certains responsables politiques et entrepreneurs européens sont hostiles aux sanctions contre la Russie. Moscou estime que dans le monde actuel où tous les pays sont interconnectés, le préjudice que ces sanctions pourraient occasionner serait réciproque. Le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch a pour sa part déclaré que Moscou serait obligé de réagir aux sanctions occidentales et que sa réponse ne serait pas nécessairement symétrique.