La crise en Ukraine n'a pas éclaté par la faute de la Russie, mais il faut réfléchir aux relations ultérieures avec tous les partenaires que ce soit en Ukraine, en Europe ou aux Etats-Unis, a constaté jeudi le président Vladimir Poutine lors d'une réunion du Conseil de sécurité russe.
"Nous avons aujourd'hui à examiner une question prévue et une autre qui ne l'est pas. La première porte sur le développement des relations avec les pays d'Amérique Centrale et des Caraïbes, et l'autre sur les événements que nous ne pouvons évidemment pas ignorer, notamment la situation autour de l'Ukraine et de la Crimée (…). Je tiens à souligner que ce n'est pas par notre faute que cette crise a éclaté, mais nous y sommes impliqués. Je répète qu'il s'agit avant tout d'une crise ukrainienne intérieure. Malheureusement pour nous tous, nous sommes impliqués d'une manière ou d'une autre dans ces événements", a indiqué le chef de l'Etat devant les membres permanents du Conseil de sécurité national.
"Allons donc réfléchir ensemble comment organiser désormais les relations avec nos partenaires et amis en Ukraine et avec nos partenaires en Europe et aux Etats-Unis. Mais commençons toutefois par la première question, celle qui figure à l'ordre du jour", a ajouté M.Poutine au début de la rencontre.
Un changement de pouvoir s'est opéré le 22 février à Kiev. La Rada suprême (parlement ukrainien) a démis le président Viktor Ianoukovitch de ses fonctions et réformé la Constitution. Se proclamant toujours président légitime, M.Ianoukovitch, qui a trouvé refuge en Russie, a qualifié ces événements de "coup d'Etat".
La république autonome de Crimée a refusé de reconnaitre le nouveau pouvoir à Kiev et a décidé de tenir le 16 mars un référendum sur son futur statut politique. Le parlement de la république autonome s'est prononcé pour le rattachement à la Russie.
Cette décision, ainsi que le feu vert donné par le Conseil de la fédération (Sénat russe) en vue d'un éventuel recours à la force en Ukraine, ont provoqué une vive réaction de l'Occident. Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a prévenu la semaine dernière à l'issue d'un sommet extraordinaire de l'UE que Bruxelles pourrait introduire contre la Russie des sanctions de visas et des gels d'actifs si un dialogue entre Moscou et Kiev ne démarrait pas sous peu.