Cette vérification a été menée à travers le monde pour retrouver les 200 millions de dollars volés dans le budget d’Ukraine au milieu des années 90 du siècle passé.
La compagnie juridique Lawrence Graham a entamé la vérification des finances de Timochenko en mars 2013 à la demande du ministère des Impôts et des recettes d’Ukraine. La tâche des Britanniques consistait à trouver où Mme Timochenko et son prédécesseur au poste de chef du gouvernement Pavel Lazarenko avaient détourné 200 millions de dollars. L’argent a disparu au milieu des années 90 du siècle dernier. A l’époque Timochenko dirigeait la compagnie « Systèmes énergétiques unifiés d’Ukraine ». Cette structure a obtenu les droits de monopole pour importer du gaz naturel russe. C’est alors que Ioulia Timochenko a été surnommé « princesse du gaz ».
Au cours de leur enquête les juristes ont vérifié environ 300 comptes bancaires dans 26 pays. Il s’est avéré que Mme Timochenko et les membres de sa famille avaient accès à plusieurs dizaines de comptes, dont 13 toujours ouverts.
Le directeur adjoint de l’Institut de la CEI Igor Chichkine estime que les résultats de cette enquête n’entacheront pas l’image de la « princesse du gaz », qui prétend au poste de présidente de l’Ukraine. En Occident on comprend à qui l’on a affaire, tandis que le peuple ukrainien n’en saura jamais rien, remarque l’expert.
« On sait très bien ce que représente la « princesse du gaz » et d’où vient sa fortune. Au moment de l’aggravation de la situation sur le Maïdan à Kiev il s’est vite avéré que les Etats-Unis et l’UE savaient tout sur les comptes bancaires, sur les oligarques proches de M. Ianoukovitch. Mais ils savent également tout sur les comptes de tous les autres. Aussitôt après le coup d’Etat on a immédiatement oublié ces comptes bancaires et personne ne les a gelé. Parce que cette information servira encore à exercer une pression sur ces oligarques. C’est donc pour l’Occident un avantage pour Timochenko et non un défaut. »
L’avocat de Timochenko, Sergueï Vlassov a déclaré que « tout cela est un mensonge », que tout a été fait par « le régime de Ianoukovitch pour discréditer Mme Timochenko ».
Il convient de noter que l’une des premières décisions des opposants ukrainiens a été la libération de Timochenko. De plus, l’article qui avait permis de la mettre en prison a été dépénalisé et l’affaire du détournement de fonds publics par la corporation « Systèmes énergétiques unifiés d’Ukraine », examinée par le tribunal de Kharkov depuis avril 2012 a été close. Il est à noter que tout cela a lieu sur fond d’appels des pro-européens du Maïdan à épurer l’élite politique du pays. T/N
