La Géorgie bientôt sur la voie de l’Otan ?

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En septembre la Géorgie pourrait se voir proposer un plan d'action (MAP) pour adhérer à l'Otan, annoncent des sources du siège de l'Alliance et du département d'Etat américain. Selon certaines informations, la décision définitive dépendra de l'issue de la crise en Ukraine, écrit mercredi 12 mars le quotidien Kommersant.

En septembre la Géorgie pourrait se voir proposer un plan d'action (MAP) pour adhérer à l'Otan, annoncent des sources du siège de l'Alliance et du département d'Etat américain. Selon certaines informations, la décision définitive dépendra de l'issue de la crise en Ukraine, écrit mercredi 12 mars le quotidien Kommersant.

Si la Crimée rejoignait la Russie à l'issue du référendum du 16 mars, la Géorgie pourrait se voir proposer un plan d'action pour adhérer à l'Alliance lors du sommet de l'Otan en septembre au Royaume-Uni. Ce plan réunit une liste de conditions politiques, militaires, économiques et juridiques à remplir pour pouvoir adhérer à l'Otan. Aujourd'hui, la Macédoine, le Monténégro et la Bosnie travaillent à son application.

Cette perspective d'adhésion à l'Otan s'est présentée à la Géorgie lors du sommet de l'Alliance à Bucarest en avril 2008. Les objections de l'Allemagne et de la France n'avaient pas permis à l'époque de proposer le MAP à Tbilissi, mais il a été promis à la Géorgie qu'elle pourrait adhérer à l'Alliance à terme. Après le conflit armé d’août 2008 et la reconnaissance de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie par la Russie cette question n'était plus à l'ordre du jour : le dernier sommet de l'Alliance en 2012 à Chicago a vaguement confirmé que les portes de l'Otan restaient ouvertes pour Tbilissi.

"Les agissements de la Russie en Ukraine ont entraîné la reprise des discussions sur la nécessité pour l'Alliance d'adopter une politique plus déterminée en Europe de l'Est. Même les dirigeants des Etats qui appelaient récemment à ne pas forcer cette question disent aujourd'hui que la demande de Tbilissi doit être satisfaite", déclare une source du siège de l'Otan. Et selon une source du département d'Etat américain, les représentants de la Maison blanche ont promis au premier ministre géorgien Irakli Garibachvili, qui s'est récemment rendu à Washington, que les Etats-Unis soutiendraient Tbilissi dans sa démarche.

Garibachvili a déclaré au Conseil de l'Atlantique Nord à Washington que le changement de gouvernement en Géorgie n'avait pas modifié ses ambitions euro-atlantiques. Selon lui, Tbilissi mise particulièrement sur Washington.

La Russie estime inadmissible la perspective du rapprochement de l'Otan de ses frontières. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a récemment accusé l'Alliance de "poursuivre l'ancienne logique de la Guerre froide". "Non seulement il s’agit d’un maintien des lignes de démarcation qu'on s'est engagé à effacer, mais c'est aussi un avancement des lignes de séparation plus loin vers l'est allant à l'encontre des engagements au plus haut niveau concernant l'intégrité et la sécurité", a-t-il déploré.

Néanmoins selon la source du département d'Etat, "si la Russie annonçait l'annexion de la Crimée, la question de la proposition du MAP à la Géorgie pourrait être considérée comme réglée". Selon la source, seule l'Allemagne pourrait l'empêcher, dont le MAE est dirigé depuis 2008 par Frank-Walter Steinmeier loyal à l'égard de Moscou. "Toutefois, l'avis de Berlin et d'autres sceptiques pourrait changer car l'adhésion de la Crimée à la Russie n’est acceptable pour aucun pays de l'UE", affirme la source.

Mais en parlant des perspectives d'intégration à l'Otan, les autorités géorgiennes passent sous silence le sort de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud dans ce cas.

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