Il est difficile de se représenter que l'on puisse exclure le pays se prononçant contre la révolution d'ultra-droite et semi-nazie dans un État voisin. Et pour la protection de ses compatriotes. Mais les guerres d'information ont leurs propres règles et les gradations de l'incandescence varient - jusqu'à la crise de nerfs.
Comme le croient les analystes russes, l'expulsion de la Russie du G8 sera, si cela arrive, un geste assez désagréable pour le Kremlin. Bien que pas du tout terrible. Et surtout, non fatal. Alors, la question se pose : qui perdra le plus alors - le G8 ou la Russie ?
Nous voyons maintenant une pression politique sans précédent sur la Russie, a dit à La Voix de la Russie le chef du Centre des études européennes de l’institut russe IMEMO, Alexeï Kouznetsov.
« L’acte suivant du drame ukrainien se produit maintenant. Que peuvent entreprendre encore les États-Unis et l'Union européenne, sinon menacer la Russie de l'expulsion du G8 ? Certes, on ne peut pas dire que le G8 ne joue aucun rôle, que c'est un anachronisme complet etc. Ce n’est pas le cas. Mais il y a un point alarmant : nos partenaires du G8, pour la défense de leurs propres intérêts, sont prêts à plonger toute la communauté mondiale dans une déstabilisation ultérieure. Nous savons parfaitement qu'aucune guerre n'est menée par la Russie contre l'Ukraine. On le sait bien à l'Ouest aussi. »
Les rencontres du G8, au fond, ce ne sont que des discussions sur les principaux problèmes mondiaux. Mais voilà ce qui frappe le plus : dès le premier sommet à Rambouillet, le G8 n’a jamais réalisé entièrement tous les accords atteints lors de ses réunions. Le G8 a perdu depuis longtemps son « exclusivité ».
Une expulsion à proprement parler n’aurait rien de terrible pour la Russie – c’est un geste purement symbolique, a dit à La Voix de la Russie Sergei Outkine, le chef du service des évaluations stratégiques du Centre d'analyse de situation de l'Académie des Sciences de Russie.
« Ce qui se développe maintenant et qui peut se développer en Ukraine, c’est dangereux. Quant au G8, en effet, déjà dès 2011, les experts ont commencé à dire de manière assez certaine qu'il pouvait être remplacé par le G20. Et ce serait tout à fait logique. »
Donc, la Russie pourra vivre sans G8. Surtout, compte tenu du fait que Pékin a déjà déclaré sa « compréhension » de la politique de la Russie en Ukraine. La Chine est d'accord sur le fait que des forces extérieures participent aux événements à Kiev. Après de telles déclarations, il est difficile de prétendre que la Russie s'est retrouvée isolée à l’échelle internationale. N
