Au cours des deux dernières semaines de février, plus de 143 mille ressortissants ukrainiens ont demandé refuge en Russie, informe le Service fédéral russe des migrations. Durant les deux premiers mois de l’année 675 mille citoyens ukrainiens sont entrés en Russie. Le service russe de protection des frontières a déjà déclaré que « le chaos révolutionnaire » en Ukraine, contraignant les gens de quitter le pays menace la Russie d’une catastrophe humanitaire. Ce sont, en premier lieu, les régions russes limitrophes de l’Ukraine – Belgorod, Rostov et Briansk, ainsi que le territoire de Krasnodar – qui en reçoivent le plus.
La crise politique chasse les Ukrainiens également vers l’Ouest. Et en Europe on comprend parfaitement que la situation peut empirer avec le temps. Ainsi le président de la Roumanie Trajan Basescu a déclaré déjà avant l’escalade du conflit et le renversement de Viktor Ianoukovitch que son pays était prêt à accueillir des réfugiés ukrainiens. Il est vrai qu’il a mentionné un chiffre assez modeste – seulement 3500 personnes. D’ailleurs, la Roumanie aurait du mal à être considérée comme le pays pouvant attirer le plus de migrants ukrainiens. La majorité d’entre eux choisira d’autres pays européens, estime le vice-président du Centre des communications stratégiques Dmitri Abzalov.
« En cas de force majeure, et c’est le cas actuellement en Ukraine, l’essentiel des migrants se dirigera vers la Pologne. C’est le territoire le plus proche, il a une frontière avec l’Ukraine. La Pologne octroie un soutien actif à l’Ukraine, mais elle est à la fois est très vulnérable face à l’afflux massif de réfugiés. En Pologne cela va créer des problèmes sérieux sur le plan de l’insertion sociale. »
D’après l’expert, dans l’agriculture des pays européens il existe déjà une saturation de main-d’œuvre. Et les travaux saisonniers n’ont pas encore commencé. A ce propos, poursuit M. Abzalov. Varsovie consent des efforts en vue de régler la situation en Ukraine et empêcher sa désintégration, autrement l’afflux croissant de réfugiés provoquera des tensions en Pologne. T
