Fukushima : les habitants sont devant un dilemme

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Les accidents se multiplient sur la centrale nucléaire japonaise Fukushima 1. Après une fuite d’eau radioactive il y a eu un dysfonctionnement au niveau du système d’épuration des eaux. Cependant les résidents de la zone d’exclusion s’étendant sur 20 km autour de la centrale, ont été autorisés de revenir chez eux.

Les informations sur les accidents sur la centrale alimentent l’inquiétude des habitants. Il s’agit avant tout de ceux de Tamura, une ville faisant partie de la zone d’exclusion. Ils se trouvent aujourd’hui devant un dilemme : ceux qui décident de rentrer, vont perdre leur statut et les aides s’élevant à 100 000 yens (980 dollars) par mois. Par ailleurs, ces gens-là ne sont pas convaincus que leur ville qui a été décontaminée l’été dernier, ne présente plus de danger. Or c’est ce qu’affirme le ministre japonais du Commerce et de l’Industrie Kazuyoshi Akaba qui a rencontré cette semaine les activistes de Tamura.

La pollution provoquée par l’accident de Fukushima s’est repartie de façon non-uniforme, explique Alexeï Iablokov, chercheur, écologiste et conseiller de l’Académie des sciences de Russie.

« Là il y a peu de radiation, il faut certainement autoriser les gens rentrer chez eau et assurer le retour à la normale tout en assurant un contrôle étroit. Cette démarche ne sera qu’un petit pas vers l’élimination des conséquences de l’accident. Il semblerait pourtant que les conséquences de Fukushima seront aussi difficiles à éliminer que celles de la catastrophe de Tchernobyl. De nombreux territoires de la province du Fukushima sont très pollués et les mesures ponctuelles ne suffiront pas pour les décontaminer. Je me suis rendu récemment à Kōriyama, une ville de 300 mille habitants. Le niveau de pollution dans les rues est le même que dans la zone de Tchernobyl d’où les gens ont été évacués. »

Les autorités assurent que les habitants seront soumis à un contrôle médical régulier. Trente mille personnes devront en outre rentrer chez eux d’ici deux ans. Il s’agit d’une partie des 138 mille habitants de la préfecture de Fukushima qui restent pour l’instant déplacés. Où iront les autres ? Il est prévu d’achever toutes les actions liées à l’accident d’ici 2019. Comme cela aucun « effet Fukushima » ne sera ressenti aux Jeux olympiques de 2020 à Tokyo, affirme le chef du Comité olympique japonais Tsunekazu Takeda.

Alors que les spécialistes essayent de régler tous ces problèmes, de simples Japonais qui ont survécu au tsunami et à l’accident de Fukushima, attendent avec impatience la fête du sport que sont les Jeux olympiques. 92% de Japonais soutiennent l’idée d’accueillir les JO de 2020 à Tokyo. Ils ne pensent qu’au baseball, aujourd’hui le sport le plus populaire au Japon. La question de savoir s’il sera inclus au programme des Jeux olympiques, est discutée plus souvent dans les médias que la situation autour de la centrale de Fukushima.

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