Le président américain Barack Obama jouera désormais le premier rôle dans le règlement du conflit israélo-palestinien, annonce la presse américaine. Cette mesure urgente a été prise après que le secrétaire d'Etat John Kerry a failli faire échouer le processus de paix au Proche-Orient en mettant en colère Mahmoud Abbas par sa proposition de créer une capitale palestinienne à Beit Hanina, d'annexer la vallée du Jourdain à Tel-Aviv et de reconnaître Israël comme Etat hébreu. Selon certaines informations, étant donné l’importance des différends de principe entre les deux parties concernant la sécurité, Washington tente de proposer une solution de compromis "high-tech" pour l'assurer. Mais ses perspectives sont très illusoires, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Le New York Times a annoncé que le président Obama comptait s'investir activement dans les négociations israélo-palestiniennes, lui qui a fait du règlement de ce conflit l'une des priorités au début de son premier mandat. A l'époque, tous ses efforts étaient vains. Finalement, après sa réélection, Obama a presque entièrement chargé John Kerry de ce problème, qui s'est déjà rendu à 11 reprises dans la région pour rencontrer Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas. Aujourd'hui Obama souhaite reprendre les rênes. Pour commencer, en accueillant lundi à la Maison blanche le premier ministre israélien il insistera sur l'approbation par Israël d'un accord-cadre préparé par Kerry en prévision du cycle final des négociations de neuf mois qui s'achèvent fin avril. Plus tard, en mars, Obama compte proposer la même chose au président de l'Autorité palestinienne.
Il est question d'une feuille de route sur les principaux points de négociation du dialogue final.
Un traité de paix sera élaboré d'ici la fin de l'année. En avançant le président sur l'avant-scène, l'administration compte renverser la situation actuelle, qui semble être dans l'impasse. Ainsi, la revue palestinienne Al Qods a dévoilé les détails de la réunion explosive entre Abbas et Kerry la semaine dernière à Paris, pendant laquelle le chef de l'Autorité palestinienne a qualifié de "folie" les nouvelles initiatives du secrétaire d'Etat. Selon la revue, Kerry a suggéré de faire de Beit Hanina la capitale de l'Etat palestinien, au lieu de Jérusalem-Est, de maintenir dans le giron de Tel-Aviv 10 territoires avec des colonies (plus que prévu auparavant) et de conserver la vallée du Jourdain au sein d'Israël.
Cette situation a failli provoquer la rupture du processus de paix. Il s'agit d'une régression flagrante car même le président Shimon Peres estimait que la reconnaissance d'Israël comme Etat hébreu n'était pas indispensable. L'idée de l'annexion de la vallée du Jourdain (pratiquement un tiers de la Cisjordanie) sous un prétexte sécuritaire a également profondément choqué le leader palestinien, d'autant que cette condition n'avait jamais été avancée jusqu'à présent. Tout cela a poussé l'administration à inviter Abbas à rencontrer Obama à Washington pour tenter d'apaiser son indignation.
Selon certaines informations, l'accord-cadre de Kerry proposera aux deux parties l'initiative du général de l'infanterie de marine John Allen. Il est question de créer des zones de sécurité avec des barrières modernes, des détecteurs électroniques, des drones et d'autres moyens pour protéger la frontière. Cela assurerait une présence israélienne longue mais limitée après la période de transition. Un contingent de maintien de l'ordre pourrait être déployé du côté jordanien de la frontière.
C'est probablement la seule option qui n'a pas été encore formellement rejetée par Israël, bien qu'il doute de l'efficacité des robots pour remplir des missions jusque là attribuées à des humains.