Sur fond d’échec du projet Nabucco et de l’accroissement des livraisons de gaz naturel russe les experts annoncent un affermissement des positions du consortium russe Gazprom sur le marché européen et de bonnes perspectives pour le géant gazier.
Roman Tkatchouk, analyste en chef du groupe d’investissement Nord Capital attire à ce propos l’attention sur le fait que South Stream est avant tout un itinéraire contournant l’Ukraine.
« S’il y a d’éventuels à-coups de livraisons via l’Ukraine et la Turquie, ce gazoduc permettra de les effectuer pleinement par Anapa, puis sous la mer Noire vers le port bulgare de Varna. On comprend que les événements en cours en Ukraine ont contraint Gazprom à relancer les négociations sur South Stream, notamment avec l’Autriche et la Serbie. Et c’est logique : la situation en Ukraine est imprévisible et nul ne sait comment elle va évoluer. »
Il y a un mois, la Hongrie, suivie par la Serbie, a confirmé tous ses engagements concernant la construction du gazoduc South Stream. Vient à présent le tour de l’Autriche, qui ne croit plus en Nabucco. Par ailleurs, les fonctionnaires de l’UE continuent de faire pression sur les participants européens au projet, ainsi que sur Gazprom. Ils taisent cependant le fait que les accords intergouvernementaux priment sur le droit international et la législation de l’UE.
Boris Toumanian, professeur à l’Université du pétrole et du gaz, a évalué le potentiel énergétique de la Russie dans l’optique des tendances globales.
« En raison des récents événements politiques, économiques et écologiques et vu l’intense globalisation de l’espace mondial, les possibilités d’élargissement du partenariat entre les pays augmentent considérablement. Qui plus est, certains d’entre eux se soustraient à la solution de nombreux problèmes, alors que la Russie s’en tenait fermement à sa ligne politique et pratique. Finalement elle s’est trouvée dans une situation avantageuse. Nombreux sont aujourd’hui ceux qui comprennent que la Russie reste une puissance qui honore tous ses contrats. Le projet South Stream sera donc demandé. »
Dans ce contexte les perspectives de développement du secteur énergétique russe semblent prometteuses. T