La Rada Suprême a aboli dimanche la loi sur les bases de la politique linguistique d'Etat qui octroyait au russe le statut de langue régionale, telle décision a été soutenue par 232 députés, rapporte le correspondant de RIA Novosti en Ukraine.
Adoptée par le parlement du pays le 3 juillet 2012 et promulguée par le président le 8 juillet de la même année, la Loi sur les bases de la politique linguistique d'Etat octroyait notamment au russe le statut de langue régionale dans les territoires où les russophones représentent plus de 10% de la population, soit dans 13 sur 27 subdivisions administratives, dont Kiev, la capitale.
Le chef de la fraction parlementaire du parti Batkivchina Arseni Iatseniouk a assuré que l'abolition de cette loi n'affecterait pas les droits de la population russophone du pays, ajoutant que les droits des citoyens ukrainiens russophones étaient "protégés par la loi et la Constitution".
Vendredi, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch et les principaux leaders de l'opposition ont conclu un accord sur le règlement de la crise politique en Ukraine qui prévoyait un retour au régime parlementaire, la formation d'un gouvernement d'union nationale et la tenue de l'élection présidentielle anticipée avant la fin de l'année en cours.
Samedi, sans attendre que le président signe le document sur le retour à la constitution de 2004, la Rada Suprême a modifié la constitution et a désigné un nouveau président du parlement et un nouveau ministre de l'Intérieur. Le congrès des représentants des régions du Sud-est de l'Ukraine ont mis en doute la légitimité de ces démarches, s'engageant à défendre l'ordre constitutionnel dans leurs territoires.
Cité samedi soir par sa conseillère Anna German, le président ukrainien a déclaré que la situation dans le pays présentait tous les signes d'un coup d'Etat, ajoutant qu'il n'était pas prêt à céder à des pressions et à démissionner.