L'Union européenne ne devrait pas suivre l’exemple des États-Unis, qui misent sur le gaz de schiste, estiment les chercheurs de l'Institut français du développement stable et des relations internationales. La mise en valeur des gisements schisteux aux États-Unis a exercé une influence minimale sur la croissance économique. Cependant, en dix ans, plus de 17 mille puits ont été forés dans le pays. A titre de comparaison, dans l’Union européenne, il y en a seulement cinquante. Selon les chercheurs français, vers 2030-2035, l'Europe pourra assurer seulement de 3 à 10 % de ses besoins en gaz à l’aide des gisements schisteux. En plus, l'environnement peut en souffrir.
La production du gaz de schiste par la méthode de la fracturation hydraulique, le fracking, qu’utilisent les Américains, a des conséquences écologiques graves: depuis la pollution des eaux souterraines jusqu’aux tremblements de terre. La technologie consiste à injecter sous une forte pression de l'eau avec du sable dans les couches souterraines, ce qui libère le gaz. Aux États-Unis, les habitants du Texas protestent contre la mise en valeur des gisements suivant cette méthode. En France et en Bulgarie, on a déjà renoncé à ce moyen de production du gaz de schiste, raconte le chef du programme de politique écologique du secteur gazier et pétrolier du Fonds Universel de la nature sauvage (WWF) Alexeï Knijnikov.
« Maintenant, dans nombre de pays de l'Europe, il existe une interdiction politique frappant la production d’hydrocarbures schisteux. Les raisons ne sont pas seulement écologiques, mais aussi sociales, parce que la densité de la population et l'intérêt pour la préservation des paysages naturels en Europe sont beaucoup plus grands qu'aux États-Unis. En France, une des raisons de l'arrêt de ces projets, c’est le refus des communautés locales d'accueillir les puits de forage dans leur paysage historique, favorable au tourisme ou à l'agriculture. »
En dehors des problèmes économiques et des questions écologiques se poseront à l'Europe si elle tente de commencer la production du combustible schisteux, il y a le problème de l’acheminement. Par le chemin de fer, c’est est assez difficile : les citernes ordinaires ne répondent pas à tous les paramètres de sécurité, et les récipients spéciaux sont encore au stade de l'élaboration. L'absence de technologies est un des principaux obstacles au développement de la production schisteuse en Europe, explique le chef du service du monitoring et de la protection des couches profondes du Département de la politique d'État dans le domaine de la géologie du ministère des Ressources naturelles de Russie Konstantin Khodorovitch.
« Du point de vue technologique, la production n'est pas encore au point. Dans le secteur gazier et pétrolier, c’est justement la possibilité de l'extraction technologique. C'est dicté par les technologies et dans une moindre mesure, par les conditions naturelles, y compris géologiques. »
Quant à la Russie, selon les experts, il existe un grand potentiel dans ce domaine. Les analystes de ВР prédisent à notre pays dans une proche perspective la place de leader dans la production du pétrole schisteux. Selon les pronostics des spécialistes britanniques, dans 20 ans, la Russie produira 800 mille barils de pétrole schisteux par jour.
La production de gaz de schiste ne deviendra actuelle pour la Russie qu’après 2050. Auparavant, ce ne sera pas une nécessité. Le principal avantage de la Russie, c’est qu’elle dispose de suffisamment de temps pour étudier la production schisteuse et élaborer des technologies sûres. T