Il y a presque 120 ans, l'écrivain français Jules Verne, grand rêveur, avait prédit dans le roman L’ Île à hélice l'existence d’une île artificielle se déplaçant constamment dans l'océan. La ville utopique était indépendante dans tous les sens du terme : on y labourait les champs, on y élevait le bétail, et on y cultivait des fruits dans les jardins, des milliardaires peuplaient ce paradis.
Aujourd'hui, il existe déjà des îles statiques artificielles, des corporations géantes s’y sont implantées. Cependant, les Japonais, promoteurs idéologiques de tels projets, ont eu l'idée de faire construire des villes ambulantes pour survivre au futur déluge universel, qui, à leur avis, est possible dans l’avenir.
L'idée des villes-arches est la suivante : elles doivent dériver dans l'océan Pacifique et être indépendantes de la terre ferme. Il est prévu de lancer dans l’océan plusieurs îles qui pourront en cas de nécessité se rejoindre pour n’en faire qu’une. D’après l'avis du coordinateur de l'association des futurologues Konstantin Froumkine, le plus remarquable dans cette idée, c’est que l'humanité devient ainsi encore plus indépendante du changement de climat, des intempéries.
« Nous nous trouvons maintenant, bien évidemment, face à quelques grands changements climatiques. Nous ne savons pas si ce seront des élévations de la température globale ou un refroidissement global. Et sur cette toile de fond, ces projets qui rendent l'humanité indépendante du changement de la ligne du littoral et qui permettent à l'humanité de vivre là, où elle le veut, même dans l'océan, ont une importance stratégique immense. »
Le plus intéressant, c’est que le projet des ingénieurs japonais, occupant plusieurs hectares et celui de l’île à hélice décrit par le rêveur français, coïncident pour beaucoup. Comme l’écrivent les médias locaux, le centre de gestion de la ville-arche, et aussi le lieu de résidence de la cinquantaine de milliers de personnes sera un gratte-ciel. A côte de lui, seront érigées des constructions luxueuses, et sur les territoires libres, il y aura des champs et des jardins, où seront cultivés les fourrages pour les animaux, diverses céréales – toute cette nourriture, à laquelle l’homme est habitué. La nouvelle ville aura des sources écologiques d’énergie, et une infrastructure bien développée permettra aux habitants de se sentir comme sur le continent.
Bien que le projet soit assez couteux du point de vue économique, c'est une belle chance du point de vue écologique de créer une ville idéale qui utilisera l'énergie du soleil, du vent et des courants marins, selon le directeur du programme climatique du Fonds Universel de la nature sauvage de Russie Alexeï Kokorine :
« C'est une idée intéressante. Il serait bien que les Japonais la réalisent. Bien sûr, il faut faire des calculs économiques, mais cela semble attrayant. Quant au point de vue écologique, la pureté de l'air, l’absence de maladies et d’infections, de substances chimiques nuisibles, c'est une bonne chose. Ce sera un exemple à suivre ! »
Les habitants du territoire du lac d'Ingle situé dans les montagnes, en Asie du sud-est, peuvent faire part aux Japonais de leur expérience de la résidence permanente sur l'eau. Les gens vivent ici directement sur l'eau. Ils érigent des maisons en bambou sur pilotis et cultivent les légumes et les fleurs dans des potagers flottants. Les moines du couvent bouddhiste situé tout près, où l’on ne peut accéder qu’en bateau, eux aussi, cultivent les légumes directement sur la surface de l'eau. T
