Un représentant de l'ambassade américaine a été convoqué au Ministère des Affaires étrangères de Russie pour se voir informer que toute la responsabilité sur la vie et la santé de notre compatriote pesait sur les autorités des États-Unis. Une délégation de diplomates russes a l'intention de visiter dans l'immédiat Iarochenko et d’insister sur un examen médical qualifié et l'octroi de l'aide nécessaire.
Vendredi passé, Konstantin Iarochenko a contacté son avocat et s'est plaint d'unedouleur aigue à côté du cœur, d’une hypertension et d’un vertige. Les experts médicaux sont arrivés à la conclusion que ces symptômes témoignaient d'un infarctus tout proche, et que le malade avait besoin d'une assistance médicale urgente. La situation est critique, dit l'avocat du prisonnier Alexeï Tarasov.
« Nous avons écrit une lettre au chef de la prison « Fort-Dix », nous nous sommes adressés au surveillant de la prison. J’ai réussi à contacter le surveillant par téléphone et à discuter de la question de l'état de santé. Mais il a refusé de faire des commentaires et d’accorder une assistance médicale à Iarochenko, s’il ne s'adressait pas lui-même aux organismes de la prison. J'ai expliqué au surveillant que Konstantin, probablement, était tellement faible qu’il ne pouvait pas tout simplement s'adresser aux instances de la prison. Sur quoi le surveillant a dit que c'étaient « son problème, il doit le faire, sans sa demande, nous n'entreprendrons rien ».
L'avocat a raconté que lors de sa dernière rencontre avec Iarochenko une semaine avant, le prisonnier avait l’air malade – récemment, il a eu une mauvaise grippe. Le médecin de prison lui a donné seulement quelques comprimés, et Iarochenko n'a reçu aucune assistance médicale. Bien qu'il souffre depuis longtemps de maladies chroniques apparues à la suite des tortures qu'il a subies lors de l'arrestation, trouve Alexeï Tarasov.
« Sa santé a souffert à cause des tortures au Libéria. Jusqu'alors, il était un pilote sain et en bonne forme. Mais trois jours de tortures ont eu un impact extrêmement négatif sur sa santé. Malgré les assurances au niveau supérieur, il n'a pas reçu d'assistance médicale compétente. Une fois, il y a plusieurs mois, on lui a plombé quelques dents (endommagées pendant les tortures au Libéria), mais le résultat était bien court, à peine quelques jours. »
Les représentants des missions diplomatiques russes aux États-Unis, l'ambassade de Russie, ainsi que le Ministère des Affaires étrangères sont informés sur la situation. Selon l’ombudsman russe Konstantin Dolgov, dans l'immédiat, les diplomates et les médecins ont l'intention de rencontrer Iarochenko, et d’obtenir l'octroi d'une assistance médicale qui lui est nécessaire. De plus, au Ministère des Affaires étrangères, on a appelé les autorités des États-Unis à « ne pas dresser d'obstacles à cette mission et à lui accorder un soutien multiforme. ».
Alexeï Tarasov envisage de rendre visite à Iarochenko au début de la semaine prochaine.
« J'espère que Konstantin me contactera, moi ainsi que ses proches. J'espère que tout ira bien avec lui. Nous avons fait savoir aux pouvoirs de la prison qu'il avait des problèmes graves. Et s’il lui arrive quelque chose, la responsabilité pèsera sur les représentants de ces instances. »
L'affaire a été prise sous le contrôle personnel du ministre des affaires étrangères de Russie Sergueï Lavrov. Au Département d'État, les derniers événements ne sont pas commentés.
Konstantin Iarochenko a été arrêté en mai de 2010 au Libéria par les services secrets américains. Au mépris du droit international, il a été transféré aux États-Unis, où une cour l'a condamné à 20 ans de réclusion, accusé de l'intention de trafic illégal de drogues. Le 12 février de cette année, Konstantin Iarochenko a demandé l’ouverture d’un nouveau procès ouvert avec la participation des jurés.
Le Ministère des Affaires étrangères de Russie s'est adressé plus d'une fois aux autorités des États-Unis, exigeant le rapatriement du pilote. L’arrestation de Iarochenko constitue le premier cas où les services secrets américains se sont emparés d’un citoyen russe sur le territoire d'un pays tiers pour le transférer ensuite secrètement aux États-Unis. N