Ukraine : bras de fer autorités-opposition au parlement

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La session ordinaire du Parlement a commencé cette semaine en Ukraine. Les députés se proposent d’examiner le projet de réforme constitutionnelle et la tenue de l’élection présidentielle anticipée. L’Europe a déclaré qu’elle se tenait prête à envoyer ses intermédiaires pour faciliter le dialogue entre le pouvoir et l’opposition. La sous-secrétaire d’Etat américaine Victoria Nuland est arrivée à Kiev pour hâter la formation du nouveau gouvernement. Sa visite a été marquée par un scandale diplomatique.

La police ukrainienne enquête pendant ce temps sur les circonstances de l’explosion qui s’est produite à la Maison des syndicats de Kiev occupée par les manifestants. On suppose que c’était l’explosion d’une bombe artisanale fabriquée par les militants eux-mêmes. En outre, vendredi 7 février, la police a saisi à Kiev un important stock d’armes dont des « cocktails Molotov » et des pétards bourrés de clous.

Le bras de fer entre l’opposition et le pouvoir s’est déplacé au parlement dont la session ordinaire a commencé cette semaine. De surcroît, la loi sur l’amnistie des tous les fauteurs de troubles interpellés n’ayant pas commis d’infractions graves est entrée en vigueur. L’unique condition imposée aux manifestants est l’évacuation de tous les bâtiments administratifs occupés et le déblocage des rues. Les autorités accordent deux semaines aux oppositionaires pour se définir mais ceux-ci ont déjà déclaré qu’ils exigeaient la libération immédiate de tous les interpellés sans condition aucune. Arseni Iatseniouk, leader du parti d’opposition Batkivchtchina au parlement qui avait auparavant refusé le poste de premier ministre, a déclaré qu’il était quand même prêt à se mettre à la tête du nouveau gouvernement à condition qu’il soit formé par l’opposition et sans la participation du Parti des régions. Mais cette évolution des événements est peu probable, estime Bogdan Bezpalko, directeur adjoint du centre d’études ukrainiennes et biélorusses de l’Université de Moscou :

« Il est impossible de former le gouvernement sans y faire entrer les représentants du plus grand parti qui détient la majorité au parlement. On ne comprend pas non plus qui et comment examinera la formation d’un tel gouvernement. C’est la prérogative du parlement et du président et cela m’étonnerait qu’ils l’acceptent. Plus encore, c’est tout simplement impossible à mon avis. »

La semaine dernière a également été marquée par un travail actif au niveau international. L’UE se tient prête à envoyer en Ukraine des intermédiaires chargés de contrôler le processus de formation du nouveau gouvernement, a déclaré le leader du parti UDAR Vitali Klitchko après son entretien avec la commissaire européenne Catherine Ashton qui s’est rendue à Kiev pour rencontre les oppositionaires et le président Ianoukovitch. La sous-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland est arrivée jeudi 6 février à Kiev dans le même but et s’est d’emblée retrouvée au cœur d’un scandale retentissant. Son entretien téléphonique avec l’ambassadeur des États-Unis en Ukraine Jeffrey Pyat a été mis en ligne sur le net. En discutant du candidat au poste de premier ministre dans le nouveau gouvernement, Madame Nuland a proféré une obscénité à propos du rôle de l’UE. Mais, comme l’a déclaré Jennifer Psaki, porte-parole officielle du Département d’État, la Maison Blanche ne considérait pas ce comportement comme une ingérence dans les affaires intérieures de l’Ukraine et que la diplomate américaine s’était déjà excusée auprès de ses collègues européens.

« Je voudrais préciser que nous coopérons étroitement avec l’UE et ses représentants. C’est aussi le cas de Madame Nuland qui est en contact étroit avec la haute représentante de l’UE Catherine Ashton sur la question ukrainienne. D’ailleurs, Madame Nuland avait déjà présenté ses excuses à ses collègues européens.

Entre-temps, l’instabilité politique commence à se répercuter sur la situation économique. La monnaie nationale se dévalue rapidement. Comme l’a déclaré Oleg Tsarev, député du parti des Régions, la responsabilité en incombe aux oppositionaires et aux protestataires.

Le prix de l’essence monte déjà en flèche et les produits alimentaires ne tarderont pas à suivre. C’est le prix que chaque Ukrainien aura à payer pour les désordres qui continuent.

Le travail du parlement ukrainien qui devra revoir le Constitution, se prolongera jusqu’au début de la semaine prochaine. Le 10 février est prévue la réunion des représentants habilités des fractions qui examineront les propositions sur la révision de la Loi Fondamentale. T


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