A quoi ressemblera l'économie d'après-crise ?

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La crise économique mondiale qui a éclaté en 2008 durera près d'une décennie, si l’on en croit l’expérience du XXe siècle. Elle semble aujourd'hui avoir "passé l'équateur", écrit lundi le quotidien Vedomosti

La crise économique mondiale qui a éclaté en 2008 durera près d'une décennie, si l’on en croit l’expérience du XXe siècle. Elle semble aujourd'hui avoir "passé l'équateur", écrit lundi le quotidien Vedomosti.

Le monde développé a montré sa résistance et son efficacité stratégique. Les Etats-Unis ont une nouvelle fois tiré le monde vers la sortie de crise et aujourd’hui, la stabilité économique de l'Allemagne permet à l’Europe de s’en tirer. L'apparition de l'énergie bon marché aux Etats-Unis, les restrictions de salaire et un affaiblissement relatif du dollar ont joué un rôle considérable : ces facteurs ont été suffisants pour relancer la croissance économique américaine. Et bien qu'elle soit largement plus orientée vers l'intérieur qu’avant la crise (le déficit de la balance commerciale du pays a baissé jusqu'à 2,2% du PIB), elle stimule la hausse de la demande à travers le monde.
On supposait que les marchés émergents assureraient la sortie de crise mais ces prévisions ne se confirment pas encore. Même si, indéniablement, la forte croissance de la Chine est importante pour amortir les risques de récession mondiale.


Dans les pays développés les marchés financiers reprennent 15 à 30% (30% de progression selon l’agence Standard’s & Poors, ce qui ne s'était pas produit depuis près de 20 ans). Les indices macroéconomiques s'améliorent et les déficits budgétaires se réduisent. Le taux de chômage diminue mais avec un retard sur la reprise du PIB, ce qui signale la modernisation structurelle des économies développées.


Cette dynamique positive se double d'une politique monétaire souple sans précédent menée par les banques centrales des puissances mondiales, notamment des Etats-Unis et du Japon. Les experts continuent à débattre des problèmes du "new normal" – un modèle de croissance postcrise caractérisé par un rythme plus lent que dans les années 1990-2000.


En 2014 il faudra voir comment le développement économique réagira au durcissement de la politique monétaire, qui semble inévitable à court terme. Autre question : celle des perspectives à moyen terme de la situation macroéconomique des puissances mondiales suite au renforcement sans précédent des bilans de leurs banques centrales ces dernières années. Cette question est intéressante en matière de théorie économique, mais elle l'est encore plus en termes de politique économique. Le rôle des USA dans la formation des tendances pour 2014-2015 pourrait également s'avérer déterminant si la fermeture du programme de stimulation de la Réserve fédérale américaine devenait un facteur de ralentissement de la croissance américaine et entraînait l'augmentation du coût du capital à travers le monde.


Les perspectives de la mondialisation sont également une question de long terme qui mérite d’y porter attention. En dépit de la reprise du PIB et du franchissement de la grave crise financière, la circulation transfrontalière des capitaux a particulièrement ralenti. D'après McKinsey Global Institute, si les flux financiers entre les pays du G20 représentaient 18% de la somme de leurs PIB, cet indice est aujourd'hui inférieur à 4,5% et ils ont diminué de 60% dans l'ensemble de l'économie mondiale.


Les contours du monde postcrise se dessinent progressivement, notamment les nouveaux équilibres géoéconomiques et géopolitiques, les nouvelles priorités technologiques, les perspectives des devises mondiales, la régulation gouvernementale et la doctrine économique.

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