L’apparition de la structure de la sécurité cybernétique au sein du Ministère de la Défense est une suite logique de la modernisation du système national de sécurité de l'information en Russie. En particulier, l'apparition d'une telle structure dans les forces armées est facilitée par une transition progressive aux armes, au matériel et aux systèmes de commandement et de contrôle avec une forte proportion de composants numériques, estime l'expert en reconnaissance économique Evgueny Yushchouk :
« Si vous regardez les photos des exercices modernes de l'armée russe, vous verrez des ordinateurs portables qui sont protégés contre la poussière, la boue et les chocs, vous verrez un système de contrôle basé sur la technologie informatique. Aujourd'hui, il existe des systèmes dits « intelligents » qui coordonnent les actions des soldats sur le champ de bataille. Par conséquent, puisque ces systèmes existent et seront utilisés, alors il y aura des attaques contre ces systèmes. On sait que les Iraniens ont intercepté un drone américain, tout simplement en prenant le contrôle son système. »
Les experts n’ont pas voulu décrire exactement la nouvelle structure en matière de sécurité cybernétique - ces informations relèvent du secret d'Etat. Cependant, le rédacteur en chef de la Revue militaire indépendante Viktor Litovkine a bien voulu faire des prévisions sur la composition approximative de ce système et la liste des sites à protéger:
« Il comprendra plusieurs niveaux de protection - technologique, cryptographique, radio-électronique et d’autres, ils effectueront les mêmes fonctions et protégeront les structures d’importance capitale pour les militaires. Quelles peuvent être ces structures ? Ce sont les centres de commandement et de contrôle des différentes armes, y compris des Forces stratégiques de missiles, du système de la défense antimissile, les états-majors principaux. »
Viktor Litovkine a noté qu'un certain élément de protection cybernétique des réseaux de liaison existait depuis longtemps dans nos forces armées - contrairement à certaines armées étrangères : aucun canal de transmission d'informations du ministère de la Défense n'a d’accès à Internet, ce qui réduit considérablement la possibilité des attaques cybernétiques de la part de l'ennemi potentiel. N