Singapour : un confort imposé

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Singapour est une ville des contrastes. Des gratte-ciel contemporains, des banques et des commerces voisinent ici avec des espaces verts et temples anciens. C’est aussi l’un des pays le plus densément peuplé : sur une superficie de quelque sept cent kilomètres carrés on compte près de cinq millions d’habitants de diverses nationalités, confessions et parlant de langues différentes, et ils ne connaissent pratiquement pas de conflit. Ici il n’y a pas d’embouteillages, de quartiers pauvres et de corruption. Singapour a l’air d’une ville sans problèmes. Mais tout bien-être a son revers.

L’étiquette de « Miracle économique » a été collée depuis longtemps à Singapour. Même si l’unique ressource du pays c’est sa population active, dit l’économiste Marina Ossipova, professeur à l’Institut des pays d’Orient.

De nos jours il n’y a que des buildings, et les gens y sont occupés dans les sphères les plus récentes de biotechnologie, même top secrètes. C’est un Cité-Etat insulaire de l’importance de Moscou, entouré de toutes parts de mer. Il doit même importer de l’eau douce. Ses habitants posent pour objectif d’en faire un miracle : économique, urbanistique, biotechnologique. A ce jour Singapour est la deuxième économie innovante du monde.

A cet effet bien des mesures originales ont été prises. L’organisation architecturale de la ville est singulière. D’abord, en quelques décennies les maisons à étage ont été remplacées par des gratte-ciel. Ensuite, on a littéralement séparé les zones d’activités des quartiers résidentiels.La situation, où des milliers de personnes doivent se déplacer chaque jour entre des quartiers d’habitation et des zones industrielles, aurait dû, d’après tout, provoquer des problèmes de transport incontournables. Mais à Singapour il n’y a pas d’embouteillages. Les problèmes de transport, comme tous les autres, sont ici résolus par des mesures coercitives. Les autorités tâchent de faire en sorte qu’il n’y ait pas plus de deux cent véhicules pour mille habitants, explique Constantin Trofimenko, en charge du centre d’études des problèmes de transport des mégalopoles à l’Ecole supérieure de l’économie.

Pour acheter une voiture à Singapour il faut d’abord acquérir un voucher à une vente aux enchères, quand seul le prix de départ est fixé. L’année dernière le prix d’un tel voucher atteignait le triple de celui du véhicule. Road pricing figure parmi d’autres mesures rigoureuses. Ce ne sont pas des autoroutes payantes ordinaires, et plus la circulation y est intense et problématique, plus le prix du péage y augmente.

Singapour semble être une ville où les problèmes sont résolus. Mais une telle expérience réussie, qui continue de prouver son efficacité au fil des années, pourra à peine servir d’autres agglomérations urbaines. Tout ce confort résulte d’une politique coercitive rigoureuse et non des compromis, ce qui est difficilement réalisable dans des pays à population d’une autre mentalité.

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