Des ondes dans les nuages de Vénus

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Les ondes gravitationnelles dans l'atmosphère de la planète auraient pu être observées à l’aide des instruments de la sonde européenne Venus Express. Cette découverte reste encore à confirmer.

Mais si cette supposition s’avère juste, cela voudrait dire que les hautes couches de l’atmosphère montrent ce qui se passe à la surface de cette planète. Ces nouvelles données seront certainement utilisées dans des modèles qui permettront de répondre à la question ce qui accélère l’atmosphère jusqu’à une vitesse de quelques centaines de kilomètres par heure.

Ce qui se passe sur Vénus, est caché par les nuages. Une couche nuageuse épaisse masque entièrement ce qui se passe sur la planète à 70 kilomètres d’altitude. Elle cache aussi ses couches de la basse atmosphère. Pour comprendre quel lien existe entre les couches hautes et basses de l'enveloppe gazeuse de la planète, les scientifiques optent pour des méthodes d’observation indirectes, en observant par exemple les nuages, dont l’aspect extérieur peut partiellement expliquer ce qui se passe en-dessous de cette couche de nuages.

C’est ce qu’ont fait les chercheurs dirigés par Arianna Piccialli du Laboratoire français atmosphères, milieux, observations spatiales (LATMOS) à l'Agence spatiale européenne (ESA). En utilisant les données d’une caméra VMC qui se trouve à bord du vaisseau spatial, Venus Express, conçu par l’ESA, les chercheurs ont analysé scrupuleusement les nuages ​​à 62-70 kilomètres au-dessus de la surface de Vénus.

Le principal résultat de ces observations – et on peut l’observer sur plus de 300 images - c’est la présence caractéristique des ondes gravitationnelles. On peut les comparer avec les vagues à la surface de l'océan. Il ne s’agit pas du transfert des substances de manière horizontale, mais d’un mouvement vertical, comme si la couche supérieure des nuages serait en train de bouger.

Ces ondes sont divisés en quatre catégories, selon la longueur et la largeur de leur flanc. Elles peuvent être longues, moyennes, courtes, ou irrégulières (ces dernières seraient apparemment le résultat d’interaction entre les ondes des trois catégories précédentes). Outre les caractéristiques des ondes, les chercheurs ont pu établir dans quel endroit de la planète ces ondes peuvent être observées le mieux et sous quel angle la lumière du Soleil tombe dans cette région et comment est orienté le flanc de l’onde. Ces ondes sont particulièrement nombreuses à haute latitude (entre 60 et 80 degrés de latitude Nord). Elles sont aussi concentrées au-dessus de la zone Ishtar de la planète, où se trouvent les principales chaînes de montagnes.

Ces comparaisons permettent aux chercheurs de supposer qu'il s’agit bien des ondes gravitationnelles dans l'atmosphère. Ces ondes se créent notamment à cause de la montée d’air chaud ou suite au contournement d’un obstacle par ces ondes, par exemple d’une montagne.

Les scientifiques ont réussi à obtenir des preuves de l’existence des ondes gravitationnelles sur Vénus en 1986, lorsque deux aérostats soviétiques de l’expédition VEGA se trouvaient dans l’atmosphère de la planète. En outre, les données de cette fameuse Venus Express (une expérience radio baptisée VeRa), a permis en 2012 d'observer les manifestations d'ondes gravitationnelles d’après le changement de la pression et de la température de l'atmosphère.

Ainsi, ces nouveaux résultats confirment les résultats précédents. Qu'est ce qui empêche alors de reconnaître avec assurance qu’une découverte a bien eu lieu ? Pour l’instant la vitesse de diffusion de ces ondes n’a pas pu être calculée. Le système Venus Express tourne autour d'une planète sur une trajectoire qui ressemble à une ellipse allongée, s'approchant de la planète à l'hémisphère Nord. Cela permet d'améliorer la résolution des photos pris depuis l’espace par le système VMC, mais en même temps, augmente la vitesse de l’appareil, sachant que peu de temps s’écoule entre deux photos prises par ce dispositif.

Les chercheurs sont néanmoins convaincus qu’il s’agit des ondes gravitationnelles. Il s’agit actuellement d’inclure ces observations dans des modèles de circulation de l’atmosphère de Vénus. L'objectif principal est d’expliquer comment le mode de super-rotation est maintenu sur la planète. Car la haute atmosphère dans sa limite supérieure est impliquée dans un vortex géant, dont la vitesse atteint 300 à 400 kilomètres par heure. On ignore toutefois pour l’instant l’origine de ce vortex et ce qui l’alimente.

L’appareil Venus Express poursuit sa mission. Il aurait pour l’instant suffisamment de carburant pour relever des missions jusqu’aux années 2014-2015. Ensuite la mission de la sonde européenne va se terminer. Le projet du système d’atterrissage Venera-D, un dispositif qui peut relever des missions de longue durée, est en préparation en Russie. Mais son lancement ne va pas se produire avant 2022. A l’heure actuelle, la NASA et l'ESA n’ont pas de projets d’envoyer une sonde spatiale pour poursuivre l’exploration de Vénus.

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