Aller ou ne pas aller en Ukraine ? Un ami français hésite, mais reste optimiste pour son voyage prévu mercredi prochain. Le site du ministère français des Affaires étrangères conseille « d’éviter les zones de rassemblement » au centre de Kiev et des zones de manifestations dans plusieurs capitales régionales, notamment à l’Ouest de l’Ukraine. Par ailleurs, aucun danger à signaler.
Le service consulaire de l’Ambassade d’Ukraine en France ne donne pas de commentaires aux médias, mais à la demande de mon ami, l’employée de l’Ambassade livre son avis : « Je vous déconseillerais d’aller en Ukraine». Mais tempère ensuite : « Cela dépend de l’endroit où vous voulez aller…»
Thomas Moreau, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-ukrainienne, installé à Kiev, affirme que la situation à Kiev est calme... pour l'instant.
« Les écoles sont ouvertes, la vie continue, les gens vont au travail. C’est un conflit qui est très localisé à Kiev. Mais on ressent une forte tension dans la société », explique-t-il. « J’habite à 400 mètres du Maïdan(place de l’Indépendance, ndlr). Si je ne sors pas de ma rue, j’ignore totalement ce qui s’y passe. Seulement dans la nuit, lorsque les heurts étaient violents, nous avons entendu quelques tirs de grenades ».
Les sociétés françaises implantées en Ukraine se sentent bien
Selon président de la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-ukrainienne, les événements en Ukraine n’ont que très légèrement influencé l'activité des sociétés françaises implantées en Ukraine.
« Toutes les sociétés qui sont installées en Ukraine travaillent normalement d’après nos informations : les banques, la grande distribution, l’industrie. La chaîne d’hypermarchés Auchan a des ouvertures programmées pour 2014, Leroy Merlin s’apprête à ouvrir son troisième magasin. Mais il y a beaucoup d’inquiétude sur l’avenir, car jusqu’à présent on pouvait difficilement prévoir ce qui allait arriver le lendemain. Les entreprises revoient donc leurs procédures de gestion de crise, c’est évident. »
Thomas Moreau ajoute que seuls quelques projets d’implantation qui étaient en cours, restent pour l’instant en suspens.
« Ce sont les filiales des sociétés françaises désireuses de s’implanter en Ukraine qui ont décidé d’attendre avant d’avoir un peu plus de visibilité sur la situation. C’est le cas de la société de recrutement Antal, déjà installée en Russie, qui voulait ouvrir sa filiale en Ukraine », précise-t-il, ajoutant qu’il ne déconseillerait pas aux entrepreneurs de venir en Ukraine actuellement, sauf si leur visite est liée avec la rencontre d'un certain nombre d'officiels, « qui actuellement ont la tête ailleurs ».
Le secteur hôtelier et touristique visiblement touchés
La crise politique ukrainienne semble toutefois impacter le tourisme en Ukraine. La société Trident Voyages, spécialiste des voyages en Ukraine, orientée sur les clients francophones et germanophones, fait état d’une baisse d’un tiers du nombre de ses clients depuis le mois précédent.
« En décembre déjà, ils avaient du mal à prendre une décision par rapport à leur départ, ou ont repoussé leur date de départ suite à la situation politique en Ukraine », explique Elsa Goulko qui travaille dans cette agence de voyages. « Nous devons attendre que la situation se calme.»
Conséquence, c’est le secteur hôtelier ukrainien qui se trouverait touché. Car ceux qui ont prévu des voyages d’affaires, les remettent souvent à plus tard. Deux grands hôtels du centre de Kiev, l’Intercontinental et le Hyatt, sont situés dans la zone des affrontements et enregistreraient de ce fait des chiffres de fréquentation catastrophiques. T