Pour prévenir le génocide en Centrafrique et soutenir les militaires français, Tallinn dépêchera jusqu'à 55 soldats dans ce pays africain dans le cadre de la future mission militaire de l'UE, a déclaré jeudi aux journalistes le premier ministre estonien Andrus Ansip.
"Ce pays éprouve un besoin urgent d'aide humanitaire. Toutefois, dans certains cas l'aide humanitaire s'avère insuffisante. Pour pouvoir fournir cette aide il faut tout d'abord aider à garantir la sécurité. Par le passé, l'Estonie a reçu beaucoup d'aide et c'est notre devoir moral d'offrir une aide aux autres", a souligné le chef du gouvernement.
Selon M.Ansip, le contingent estonien aura pour mission d'assurer conjointement avec des soldats français la sécurité d'un aéroport centrafricain. Il est possible que les soldats estoniens soient ultérieurement engagés dans la sécurisation des principales autoroutes du pays.
Le ministre estonien de la Défense Urmas Reinsalu a de son côté fait savoir que le contingent estonien serait prêt vers la fin du mois de février à réaliser une mission de quatre mois.
En janvier 2013, les autorités de la République centrafricaine et les représentants de l'opposition ont signé un accord de paix. Cependant, en mars, les rebelles de la coalition Séléka se sont emparés de la capitale du pays. Le chef de l'Etat François Bozizé s'est alors réfugié à l'étranger, tandis que le leader de la rébellion Michel Djotodia s'est autoproclamé président, transformant le pays en un théâtre d'affrontements armés entre les partisans et les adversaires du nouveau pouvoir.
Vendredi dernier, le président autoproclamé a présenté sa démission avant de se réfugier au Bénin.
Quelque 1.600 militaires français soutenu par les troupes de l'Union africaine mènent actuellement une opération en RCA visant à prévenir des affrontements entre deux groupes adversaires.