Selon les données de l’Institut des mesures et évaluations de la santé de l’Université de Washington, près d’un milliard de personnes fument à travers le monde.
Chaque jour dans le monde, 3 hommes sur 10 et 1 femme sur 20 commencent la journée avec une cigarette. Pour certains, c’est une manière de soulager leur stress, pour d’autres c’est une forme de régime, pour d’autres encore c’est simplement un way of life. La plupart des fumeurs sont suffisamment informés pour être pleinement conscients des effets nocifs de la fumée de cigarette sur la santé. Beaucoup comprennent l’interdiction de fumer dans les lieux publics, ou en présence d’enfants, et essaient de limiter leur consommation de tabac. Mais seule une minorité réussit à arrêter de fumer : une fois qu’ils ont commencé, les gens restent prisonniers de leur mauvaise habitude, remarque Andreï Diomine, président de l’Association russe pour la santé publique et coordinateur de l’association « Une Russie sans tabac ».
« Comme les produits contenant du tabac entraînent une narcodépendance, les gens tombent très vite dans ce piège. Et ils ne peuvent pas sortir en. En règle générale, seules 3-4 personnes sur cent réussissent seules à arrêter de fumer. Et remarquons que c’est une maladie à vie. La nicotine s’immisce dans les mécanismes profonds de la conscience humaine, dans le psychisme, c’est pourquoi la dépendance est très forte. Il n’est pas possible de redevenir non-fumeur. On reste toute sa vie un ex-fumeur risquant la rechute.»
Selon les statistiques, le pourcentage le plus élevé de fumeurs se trouve au Timor oriental où ils représentent 61 % de la population. L’Indonésie arrive à la deuxième place. Mais si l’on s’intéresse à la quantité de tabac consommée par fumeur, alors le classement est tout autre. C’est en Grèce, en Irlande, en Italie, au Japon, en Chine, en Russie, en Suisse et en Uruguay que la cigarette cause les dommages les plus sévères à la santé des habitants. C’est dans ces pays que le risque de mourir de maladies liées au tabagisme est le plus élevé.
Les scientifiques n’ont pas encore mis au jour la nature de la dépendance à la nicotine sous tous ses aspects. L’hypothèse d’une prédisposition génétique au tabac ne fait pas l’unanimité dans la communauté scientifique. Mais les effets négatifs de l’environnement ont été prouvés sans équivoque, comme le souligne Viktor Grintchenko, directeur d’un centre de désintoxication.
« La prédisposition sociale à la consommation de tabac est la principale cause du tabagisme. En d’autres termes, la publicité, explicite ou cachée, dans les médias : les héros de films fument, les réalisateurs fument, et même les chansons en font la promotion. Progressivement, un rapport positif au tabac se forme dans la conscience des gens. La deuxième raison est le caractère accessible des produits contenant du tabac. Troisièmement, la nicotine, qui entre dans la composition du tabac, est une drogue. La dépendance au tabac est plus forte qu’à la marijuana et à la cocaïne. »
Il y a cependant des avancées positives. Au cours des 50 dernières années, la population mondiale a plus que doublé passant de 3 à 7 milliards de personnes. Dans ce contexte, le rythme d’augmentation nombre de fumeurs est beaucoup plus bas. L’image d’un homme avec une cigarette est de moins en moins populaire après des jeunes. Si l’on ajoute à cela la politique généralisée d’augmentation des taxes sur le tabac et la multiplication des lieux où fumer est interdit, thèmes sur lesquels l’Organisation mondiale de la Santé insiste, le nombre de décès « nicotiniques » devrait considérablement baisser dans les prochaines années. T
