La conférence de paix Genève 2 doit se tenir le 22 janvier à Montreux, en Suisse.
« Beaucoup de questions se posent. D’abord, la participation de l’opposition extérieure à cette conférence. Comment elle sera représentée, si elle accepte de s’y rendre. La deuxième question concerne l’opposition antigouvernementale armée, constitué principalement par les groupes islamistes. Quelle sera leur position ? Se pose également le problème de l’opposition interne, ou opposition « patriotique », comme elle se nomme. Elle veut prendre part à la conférence et elle en a le droit. Cette fraction de l’opposition accepte le dialogue national et travaille déjà avec le gouvernement pour régler la crise syrienne »,commente Boris Dolgov, expert du Centre d’études arabes à l’Institut de l’Orient.
Tout n’est pas clair au sujet des participants étrangers. La Russie, par exemple, insiste sur l’invitation de l’Iran à titre d’acteur régional clé et de principal partenaire du régime de Bachar al-Assad. Or Les Etats-Unis s’y sont toujours opposés. Toutefois la position de Washington a subi de visibles changements durant l’année dernière. En plus d’avoir renoncé à attaquer Damas, les Etats-Unis ont réduit leur aide aux rebelles syriens. La Grande-Bretagne a fait de même. En somme, vers la fin de 2013 l’Occident a été obligé de reconnaître que c’étaient des islamistes radicaux qui combattaient contre le gouvernement Assad et pas du tout des partisans de valeurs démocratiques.
Par ailleurs, les autorités officielles syriennes appliquent strictement leurs engagements en matière de destruction des armes chimiques. En 2014 l’attitude de l’Occident envers le régime de M. Assad devrait changer en mieux. Cela ne signifie pas pour autant que les rebelles resteront seuls à combattre les troupes gouvernementales, estime l’expert de l’Institut du Proche-Orient, Sergueï Sereguitchev :
« Je m’attends à de graves provocations de la part du Qatar et de l’Arabie Saoudite. L’émirat et le royaume ont englouti des milliards USD en Syrie, et veulent, naturellement, obtenir un retour sur investissement. Ils ne céderont, probablement qu’à une très forte pression des Américains, qui tentent actuellement de persuader Riyad et Doha d’arrêter d’envoyer leurs combattants en Syrie. Or ces Etats du Golfe Persique refusent de limiter leurs activités anti-Assad. Là tout dépendra de la fermeté des Etats-Unis de contraindre leurs alliés proche-orientaux à suivre la politique américaine. »
L’élection présidentielle sera un autre événement clé de l’année 2014 en Syrie. Bachar al-Assad a maintes fois annoncé son intention de s’y présenter. Tandis que l’Occident et les sponsors arabes des rebelles jugeaient inacceptable cette initiative. Mais, vers la fin de 2013 l’attitude des pays occidentaux envers le régime d’Assad a changé. A l’une des rencontres dites des « Amis de la Syrie » des représentants occidentaux ont fait comprendre à leurs participants qu’ils n’objectaient plus à une tentative de M. Assad de briguer un nouveau mandat présidentiel. Soit dit en passant, au milieu de l’année dernière la chaîne libanaise Al-Manar a révélé l’existence d’un rapport de la CIA, consacré aux perspectives de la campagne présidentielle en Syrie. Suivant le pronostic des experts américains, M. Assad serait crédité de 75 % des intentions de vote en sa faveur. T