Sur les quatre navires, deux vont être assemblés sous licence ukrainienne en Chine. Les Ukrainiens auraient transmis à la partie chinoise l’ensemble des documents techniques concernant ces navires, ce qui ouvre la voie à leur complète reproduction et à leur fabrication illimitée dans les entreprises chinoises sans aucune participation ukrainienne.
Le brevet appartenait à la Russie, c’est pourquoi les Ukrainiens ont apporté des modifications mineures dans leur construction et ont déclaré construire des navires dans le cadre d’un projet totalement indépendant baptisé Zoubr (Bison en russe – ndt).
L’armée et la flotte ukrainiennes n’ont pratiquement pas d’avenir : les dépenses qui leur sont consacrées représentent moins de 1 % du PIB du pays. Tout au long de la période postsoviétique, ils n’ont presque pas acheté de nouveaux équipements et ne prévoient pas de tels achats. L’usine More (mer en russe – ndt) devait se retirer des affaires dans le domaine de la construction navale, et a donc sans regret vendu aux Chinois toutes les données et toute la documentation concernant la construction de ces navires.
L’apparition en Chine de navires Zoubr, une fois que leur utilisation sera pleinement maîtrisée, pourrait avoir des conséquences importantes sur la situation dans les zones de conflits territoriaux maritimes. Le Zoubr est le plus grand aéroglisseur du monde, il déplace 550 tonnes. Il peut transporter une grande quantité de matériel : trois chars ou 10 véhicules blindés tout en transportant 140 parachutistes. Si le navire ne transporte pas d’équipements lourds, le nombre de parachutistes peut atteindre 500 hommes.
Le principal problème de l’aéroglisseur est sa portée. Le Zoubr, en raison de ses grandes dimensions, est capable de couvrir de longues distances : selon le pods du chargement et du carburant, il peut couvrir entre 300 et 1000 milles marins. Ce qui permet en cas de nécessité de faire un bond depuis une base chinoise équipée jusqu’à la majorité des îles contestées en mer de Chine orientale et méridionale à une vitesse de 110 km/h et de projeter sur ces îles des forces considérables.
Les forces adverses ne disposent que de bateaux de patrouille classiques ayant une vitesse maximale 2 à 3 fois inférieure, qui ne semblent pas en mesure de réagir en temps et en heure à l’apparition dans la zone contestée de navires chinois sur coussin d’air. Leur vitesse de déplacement réduit considérablement le temps laissé à l’adversaire pour prendre une décision. La Chine sera de facto en mesure d’occuper sur le champ toutes les îles contestées, sans disposer de garnison permanente, d’y déployer des forces importantes, et le cas échéant, des armes et des équipements lourds, y compris des équipements de défense aérienne, côtière, et des infrastructures.
Il ne s’ensuit pas nécessairement que la Chine mettra à profit ces possibilités techniques. Les nouveaux navires amphibies seront plutôt un facteur de pression psychologique accrue sur les adversaires de la Chine, les forçant à faire un effort supplémentaire pour trouver un compromis avec Pékin face à la suprématie évidente de l’armée chinoise. Nous pouvons supposer que pour obtenir un tel effet, la Chine va effectuer des exercices avec ces navires en mer de Chine orientale et méridionale. T